Entre le Fatah de Mahmoud Abbas et Hamas, il n'y a, à l'évidence, pas de place pour la conciliation, de quelque nature que ce soit. Les cessez-le-feu entre les deux formations se suivent sans résultats, depuis pratiquement que le mouvement islamiste est à la tête du gouvernement depuis mars 2006, en vertu des législatives de janvier de la même année. Hamas a annoncé qu'il gelait le dialogue avec le Fatah, suite à la reprise des affrontements partisans, à propos duquel les deux formations s'accusent mutuellement comme pour les précédents accrochages. Pour le Fatah, le mouvement islamiste ne veut pas d'un gouvernement d'union nationale. Les deux formations avaient entamé, la semaine dernière, un nouveau round de dialogue, deux jours après une rencontre à Damas entre le président Abbas et le numéro un du Hamas, Khaled Mechaâl. Hamas, selon des indiscrétions, aurait refusé de céder les postes de souveraineté, réclamés par le président Abbas (Intérieur, Finances et AE). Trois Palestiniens devaient être grièvement blessés hier dans des affrontements armés à Gaza, qui ont fait 17 morts depuis jeudi soir. De violents combats devaient se poursuivre dans les secteurs de l'hôpital de Chifa, et près du Q. G. des forces de sécurité, fidèles à l'Autorité palestinienne. Hamas accuse le Fatah d'avoir tiré à la roquette antichar sur le domicile de son ministre des AE, Mahmoud Zahar, qui ne se trouvait pas chez lui au moment de ce tir. Les milices du mouvement islamiste ont riposté en tirant des roquettes sur la maison du chef de plusieurs services de sécurité palestiniens. Les violences interpalestiniennes ont gagné la Cisjordanie, où neuf autres membres du Hamas ont été enlevés par des hommes du Fatah. Après cette reprise des affrontements, les observateurs estiment que le fil est coupé alors que les territoires sont également paralysés par une financière. Le président palestinien poursuit sa campagne à l'étranger pour relancer le processus de paix. Il doit participer au sommet de l'UA à Addis-Abeba, après une visite en Espagne, qui lui a promis 7 millions d'euros, et après avoir assisté à la conférence des riches à Davos, en Suisse. D. B.