Les représentants du Fatah et du Hamas doivent se retrouver aujourd'hui pour un nouveau round de dialogue sur la mise en place d'un gouvernement palestinien d'union dans la foulée d'une rencontre à Damas entre le président Mahmoud Abbas et le chef du groupe islamiste Khaled Mechaâl. Cette énième session de dialogue entre les deux mouvements rivaux, après six mois de discussions infructueuses, se tient à Ghaza sous les auspices du Haut Comité de suivi, un organisme qui chapeaute les principales factions palestiniennes. Les discussions entre Hamas, qui contrôle le gouvernement, et le Fatah, le parti historique de la résistance palestinienne dirigé par Abbas, avaient achoppé sur l'attribution des portefeuilles-clés au sein du cabinet d'union en gestation et sur sa plate-forme politique. Hamas ne voulait pas lâcher les ministères de souveraineté, l'Intérieur, les Finances et les Affaires étrangères, que Abbas souhaite confier à son parti. Comme l'annonce de ce nouveau round de dialogue survient au lendemain d'une rencontre entre Abbas et Mechaâl qui n'a débouché sur aucun résultat concret, il est peu probable qu'elle aboutisse. Dans le communiqué conjoint publié à Damas, Abbas et le chef du bureau politique de Hamas étaient convenus de poursuivre, dans les deux prochaines semaines, le dialogue et les efforts pour former un gouvernement d'union ! Le gouvernement actuel est boycotté par l'Occident depuis l'arrivée du Hamas à sa tête après sa victoire aux législatives de janvier 2006, ce qui a plongé les territoires palestiniens dans une crise politico-financière sans précédent. Le bras de fer entre les deux frères ennemis menace de mettre le feu aux poudres à plusieurs reprises. La guerre civile couve depuis mars et Hamas se montre toujours intraitable dans son refus de reconnaître les accords israélo-palestiniens passés, rendant pratiquement impossible une cohabitation entre le gouvernement et Abbas, partisan d'un règlement négocié du conflit israélo-palestinien. D. B.