Le tribunal criminel près la cour de Blida a consacré sa journée d'hier à l'agence El-Khalifa Bank d'El-Harrach. En passant au crible les prêts accordés à deux stewards de Khalifa Airways, le méchoui à deux moutons pour l'extension de l'agence ainsi que les dépôts de Digromed et de l'Entreprise de production de boissons de Rouiba. L'ancien directeur de l'Entreprise de production de boissons de Rouiba, sise à Réghaïa a apporté un court témoignage sur le dépôt à terme fait par la société nationale auprès de l'agence d'El-Harrach. D'un montant de 100 millions de DA, il a été effectué en février 2002 après “consultation” des différentes banques publiques et privées de la place. “Le taux d'intérêt proposé était de 10,5%. C'est très important”, expliquera Aziz Bar ajoutant que le seul avantage a été ce taux. C'est Djamel Aziz, le directeur de l'agence d'El-Harrach qui leur a proposé un tel taux. L'entreprise s'est retrouvée avec deux comptes, un pour le DAT, un compte courrant pour les intérêts. L'argent a été retiré une année après en février 2003. “Nous suivions ce qu'il y avait dans la presse et qui avait trait à quelques infractions”, dira-t-il. L'entreprise a pu retirer à temps ses 100 millions de DA, il n'en a pas été de même pour les intérêts. Ahmed Yacine, ancien P-DG de Digromed, inculpé, a lui révélé avoir déposé après “consultation” de la place bancaire 325 millions de DA. Ces fonds se trouvaient sous forme de DAT auprès de la Société nationale de mutualité agricole (SNMA). “Le dépôt est arrivé à terme et nous ne pouvions le reconduire. Le directeur financier et son assistante ont été chargés d'établir les niveaux de rentabilité les plus intéressants pour ce placement. KB offrait les meilleurs taux”. C'est ainsi que les 325 millions de DA ont atterri à l'agence KB. Le P-DG a également eu deux avantages, le premier étant que le 10% ne soit pas révisé “contrairement aux banques publiques si la Banque d'Algérie baissait ses taux d'intérêt”. Le second étant que le remboursement par anticipation n'entraîne pas de pénalité. Quatre conventions ont été signées. Certaines ont requis un rendez-vous avec Rafik Abdelmoumen Khelifa en sa qualité de P-DG de KB. L'une concernait une ligne d'aval de 310 millions de DA au profit de Digromed, une autre portait sur une convention au profit du centre médico-social de Digromed de 10 millions de DA engageant KB et K. Airways. Une troisième a été signée entre Digromed et Khalifa Santé et dans laquelle la société faisant partie de la sphère Khalifa s'engageait à importer des médicaments pour Digromed. “Nous n'avions pas le droit en tant que société nationale d'importer, nous devions passer par des privés”. Celle-ci a été accompagnée par des mesures gracieuses dont a bénéficié l'entreprise telles que des équipements d'une valeur de “22 millions de DA”. C'est un certain “Farid Benhamdine” qui a sollicité Digromed au nom de Khalifa Santé. Il répondra également à des questions personnelles ayant trait au travail de ses fils et de sa femme au sein du groupe. Le tribunal a également entendu dans la matinée le directeur adjoint de l'agence d'El-Harrach, chargé des dépôts. Il n'aura rien vu, rien entendu, ni rien enregistré de particulier. Les plus gros taux d'intérêt proposés par KB variaient selon lui entre 10 et 13%. Le taux est fixé selon le montant et la durée du dépôt. “En Algérie, il y a un problème. La structure de l'intérêt fait qu'il n'y ait pas de taux de référence”, dira-t-il. Quant au fait de démarcher des déposants potentiels, il s'agit du “boulot”. “La banque doit avoir un portefeuille clients. Le DAT est un produit parmi les autres”. La liste cartes des bénéficiaires des services de la Thalasso de Sidi Fredj a été tirée du listing des gros déposants… Samar Smati