“Le GSPC est en voie d'être mis hors d'état de nuire en Algérie et ne constitue pas véritablement un danger pour les pays du Maghreb ni pour la France”, a affirmé, mercredi à Tunis, M. Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales en marge de la tenue d'une réunion des ministres arabes de l'Intérieur. “Nous ne lui prêtons pas plus d'importance qu'il en a. Allié d'Al-Qaïda ou pas, c'est un mouvement qui tend à être éradiqué en totalité et ne pose pas de problème en termes de menace importante”, a-t-il précisé. M. Ould Kablia a minimisé la portée du ralliement du GSPC à Al-Qaïda en affirmant que “mis à part des messages de soutien verbal, il n'y a jamais eu, à notre connaissance, d'aide directe d'Al-Qaïda aux Algériens, ni sur le plan financier ni logistique ou matériel. Au Maghreb, l'allégeance du GSPC à Al-Qaïda lui causera beaucoup plus de torts qu'elle ne lui apportera de bénéfices”, a-t-il estimé. M. Ould Kablia a déclaré que des dispositions nécessaires ont été prises pour éviter et déjouer les attaques qui pourraient viser des étrangers ou des Américains, ou tout ce qui est considéré par ces groupes comme des ennemis. M. Ould Kablia a qualifié de “phénomène tout à fait maîtrisé” la neutralisation d'un groupe armé salafiste en Tunisie, au début du mois de janvier, avant de préciser que “ce phénomène est isolé, il n'existe pas de soubassement politique permettant le développement d'actions terroristes contrairement au Maroc où il y a une base idéologique plus propice”. Le ministre n'a pas manqué de saluer la vigilance des services marocains qui permet l'identification et la neutalisation de nombreuses cellules terroristes, tout en qualifiant d'étroite et permanente la collaboration entre les trois pays du Maghreb central. “Il y a une volonté politique concrétisée sur le terrain par des échanges sur tout ce qui se passe dans les trois pays, tout ce qui touche à la sécurité du voisin”, a-t-il indiqué, ajoutant que “les responsables maghrébins coordonnent plus souvent qu'ils ne le disent et nos échanges avec nos partenaires européens sont quotidiens”. Le ministre exclut une quelconque menace du GSPC en France. “Je ne pense pas”, a-t-il précisé, ajoutant que “le GSPC peut servir d'épouvantail ou de cheval de bataille pour mobiliser l'opinion à des fins politiques”. Ainsi, les autorités algériennes ne semblent pas trop accorder beaucoup d'importance à l'agitation du GSPC même si elles reconnaissent avoir pris les mesures appropriées pour déjouer des attentats contre les étrangers ou pour enrayer les groupes encore opérationnels dans différents endroits du pays. Le GSPC qui est en proie à des difficultés internes, et dont les effectifs ne cessent de diminuer, perd de plus en plus du terrain. Son dernier “scoop”, concernant le changement de son appellation, est considéré par de nombreux spécialistes comme une opération de “dopage” et de marketing, sans plus. Epuisé par les coups qui lui sont assenés continuellement par les forces de sécurité, le GSPC a vu ses effectifs réduits de moitié en l'espace de trois années seulement au point où ses “seriate” ne comptent que trois à cinq éléments, contre vingt à quarante il y a un peu plus de cinq ans. L'autre difficulté rencontrée par le mouvement salafiste réside dans les mouvements de récession observés en son sein puisque à l'ouest du pays, l'“émir” Salim El-Afghani a annoncé son divorce d'avec le GSPC en créant Houmat edâawa essalafia, un groupe autonome qui est, selon nos sources, plus proche au Groupe islamique des combattants marocains (GICM). Nos sources affirment que les groupes terroristes qui activent à l'est du pays ne sont plus sous les ordres de l'“émir” national Droukdel. Celui-ci ne commande que les katibate du centre du pays, ajoutent les mêmes sources qui précisent que la décision de changement de nom du GSPC n'a été approuvée que par des “émirs” des katibate du Centre. De nombreux groupes n'ont pas voulu apporter leur caution à Droukdel qui paraît de plus en plus isolé, et avec lui le mouvement qu'il dirige. M. T.