Cette ville, appelée charnière entre Relizane et Tiaret et menant vers Oran et Mascara, risque d'être paralysée durant les jours qui viennent. Les usagers du tronçon Rahouia-Tiaret, notamment les étudiants et les travailleurs dont le nombre est considérable, risquent de faire les frais d'une grève annoncée pour le début de la semaine prochaine décidée par les transporteurs collectifs. Le mobile évoqué étant le non-respect, par les propriétaires de bus assurant la navette Tiaret-Relizane-Oran, de la carte de transport établie depuis près de deux ans par la direction des transports de la wilaya de Tiaret. En effet, les initiateurs de cette action justifient leur montée au créneau par le fait que les autocars leur emboîtent le pas en désertant le lieu de stationnement qui leur est désigné au niveau de la gare routière pour venir leur usurper la clientèle. “Ils (les autocars, ndlr) n'agissent pas ainsi à Tiaret uniquement, mais ils le font aussi à Rahouia où ils s'adonnent à du pur racolage”, nous dira l'un d'eux, qui nous rappelle que le procès-verbal établi par la direction des transports stipule avec exactitude l'itinéraire et les points de stationnement des bus qui sont appelés à être respectés afin d'éviter toute confusion qui risque de paralyser la population. Cependant, notre interloculeur nous confiera que des correspondances ont été adressées à la direction des transports, de la Sûreté de wilaya et aux autorités locales, les interpellant d'intervenir avant que la situation dégénère. Plus loin, on comprend que le contenu desdites correspondances s'illustre par un préavis de grève que les propriétaires de 45 véhicules de transports collectifs (30 fourgons et 15 taxis) assurant l'itinéraire Tiaret-Rahouia-Djillali Ben Amar menacent de mettre à exécution, samedi prochain, dans le cas où les autorités concernées continuent à observer leur mutisme qui en dit long, selon les concernés qui insinuent l'existence de pots-de-vin entre les transporteurs réfractaires et ceux habilités à contrôler la situation et garantir l'accalmie. Au niveau de la direction des transports, on nous a assuré de prendre d'ores et déjà les mesures qui s'imposent afin de rétablir les protestataires dans leurs droits. “Nous n'avons rien reçu pour l'heure concernant le préavis de grève, mais nous sommes conscients de l'irrégularité évoquée que l'on ne peut nier et qu'on tentera vaille que vaille d'éradiquer”, nous affirmera Mme Benmechta, directrice des transports de la wilaya, qui nous a révélé avoir rappelé vainement à l'ordre les transporteurs en question à plusieurs reprises. Néanmoins, cette dernière semble avoir pris acte de cette menace qu'elle compte contourner en saisissant l'autorité compétente qui doit, au préalable, veiller au respect de la réglementation. R. SALEM