Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a inauguré jeudi dans le XIe arrondissement de la capitale française la place du 8-Février 1962, date de la manifestation contre les crimes de l'OAS et pour l'indépendance de l'Algérie. “Non, la colonisation n'était pas positive. La colonisation ne peut pas être un fait positif”, a déclaré le maire de Paris devant un nombre de personnes, dont plusieurs ont vécu la manifestation à la suite de laquelle une dizaine de personnes ont trouvé la mort et 250 autres ont été blessées. Pour M. Delanoë, l'inauguration de la place du 8-Février 1962 au cœur du XIe arrondissement de Paris “a un rapport avec ce qu'(il) a fait le 17 octobre 2001(en apposant sur le pont Saint-Michel la plaque) pour reconnaître le drame des Algériens jetés à la Seine le 17 octobre 1961”. “Ce geste est aussi en rapport avec l'inauguration (en 2005, dans le Ve arrondissement) de la place Maurice-Audin, jeune militant communiste tué en Algérie. Cela a un rapport en inaugurant la place Emir-Abdelkader (fin 2006, dans le Ve arrondissement)”, a-t-il également ajouté. Des inaugurations qui se suivent aussi symboliques les unes que les autres sans que la France aille jusqu'au bout afin de reconnaître le génocide commis durant les 132 ans de colonisation. Le traité d'amitié qui devait être signé entre la France et l'Algérie est du coup renvoyé aux calendes grecques. “Le geste qu'on fait aujourd'hui, c'est notre engagement pour que la France, l'Etat ose dire la vérité”, a souligné M. Delanoë. Bernard Thibault, SG de la CGT, a relevé pour sa part que cette manifestation “suscite, non seulement le recueillement, mais aussi la réflexion car, à proprement parler, cette page n'est pas encore tournée”, ajoutant que l'exemple de Charonne “doit nous faire rappeler que la France n'a pas mené à son terme le processus de réflexion critique sur les réalités contradictoires, sur les ambiguïtés de son histoire républicaine et de sa période coloniale”. Synthèse Nabila S.