Décidément, un déplacement footballistique en Afrique constitue de nos jours encore un véritable périple à travers le continent où l'incertitude des vols aériens met très souvent de nombreux clubs dans des situations tout simplement inconfortables, voire même préoccupants. Toujours est-il qu'en raison d‘une grève des aiguilleurs du ciel de l'aéroport de Dakar, l'équipe de la JSK est donc bloquée depuis trois jours en Guinée-Bissau et le séjour risque de s'allonger encore si une solution de rechange n'est pas trouvée d'ici là. Toujours est-il que les Canaris ont décidé de prendre leur mal en patience avec toutes les difficultés et la tension que cela suppose. Pour meubler quelque peu le temps, les poulains de Azeddine Aït Djoudi s'entraînent régulièrement à Bissau mais l'inquiétude et la monotonie commencent à s'installer au sein de la formation kabyle. C'est ainsi que le goléador Omar Dabo qui fut, rappelons-le, le principal artisan de la victoire de la JSK (2-1) avec un joli doublé, à la clé, semble préoccupé, tout comme ses coéquipiers sur une situation aussi compliquée. “C'est quand même dur de supporter une telle tension car nous aurions voulu quitter la Guinée-Bissau au lendemain du match. Et ce qui est grave, c'est que nous ne savons pas si la situation risque de se débloquer dans les jours à venir”, dira le Malien surtout que les conditions d'hébergement et de restauration laissent quelque peu à désirer dans l'hôtel tout juste moyen où réside la formation kabyle. Toujours est-il que la qualification acquise samedi dernier au prix de cette belle victoire acquise aux dépens du FC Balantas, semble avoir au moins gonflé le moral des troupes. “C'est vrai que cette belle victoire nous a stimulés, sinon cela aurait été un véritable calvaire pour tous les joueurs”, dira encore Dabo qui, encore une fois, refuse de jouer au héros. “Certes, je suis content d'avoir inscrit les deux buts de la victoire, mais j'insiste une fois de plus, pour dire que c'est toute l'équipe qui a gagné. Je regrette, une seule chose, c'est de ne pas avoir joué tout le match aller, car j'avais eu certainement l'occasion d'inscrire d'autres buts car j'ai toujours respecté les décisions de mon coach, car je suis un footballeur professionnel avant tout.” Il est vrai qu'après avoir inscrit quatre buts lors de la dernière Champions League africaine, Cheikh Omar Dabo a encore déclenché son nouveau compteur en inscrivant ce fameux doublé à Bissau alors qu'au match aller, au 5-Juillet, il ne fit son apparition qu'en fin de partie (75') et qu'il aurait pu certainement trouver précocement le chemin des filets s'il avait été titulaire d'emblée. “C'est cela le football, il faut l'accepter ainsi et se tourner surtout vers l'avenir. J'espère que nous réussirons un excellent parcours, cette année encore en Champions League et que cette qualification va encore nous motiver davantage pour le championnat”, enchaînera encore Dabo qui semble ravi des bons débuts de son compatriote Barry Demba au sein de la JSK. “Il a été titularisé par le coach et il a réalisé un très bon match dans l'axe central. Barry est un très bon défenseur, je suis sûr qu'il apportera un plus à la JSK”, conclut Dabo. Pour sa part, le coach Azzedine Aït Djoudi était aussi désemparé, hier, par la situation de blocage que vit son équipe à Bissau. “Cela fait trois jours que nous attendons vainement à Bissau et il n'est pas facile de gérer une telle situation”, dira Aït Djoudi. “C'est vrai que nous nous entraînons chaque matin mais les joueurs sont stressés durant toute la journée et je ne sais pas combien de temps va durer encore ce calvaire”, dira Aït Djoudi surtout qu'il n'y a pas d'ambassade algérienne à Bissau. Toujours est-il que la JSK n'a pas pu trouver un autre vol, hier soir, pour quitter Bissau. Les Canaris risquent d'être bloqués jusqu'à jeudi, voire même jusqu'à vendredi prochain. “C'est vrai que la FAF a bien fait de reporter depuis quelques jours déjà notre match de Coupe d'Algérie prévu à Batna face à Hamra Annaba mais nous aurions voulu rentrer au moins ce mercredi en transitant par Dakar comme prévu”, conclut Aït Djoudi. MOHAMED HAOUCHINE