La France se défend, en se référant à des contrôles récents sur la radioactivité des sites concernés, d'avoir provoqué une contamination dangereuse des populations locales ou de l'environnement. Dans un document transmis par leur ambassade à Alger intitulé “Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara”, les autorités françaises attestent que les expériences nucléaires, entreprises en Algérie entre 1957 et 1967, n'ont eu aucun effet radioactif sur la population locale. Il est d'abord expliqué que le gouvernement français a affecté, en 1957, à la défense nationale 108 000 km2 dans le Sud algérien (à une cinquantaine de kilomètres au sud de Reggane, à 700 km de Béchar et un troisième site au nord de Tamanrasset) “pour y réaliser les premières expérimentations nucléaires françaises”. Ainsi, de 1960 à 1966, la France a effectué 4 essais atmosphériques et 13 tests souterrains ou en galerie. À ce propos, les rédacteurs du document ont rappelé que les accords d'Evian de mars 1962, dans le chapitre consacré aux clauses militaires, il a été entendu que la France aura droit à utiliser, pendant cinq ans après l'Indépendance, les sites sur lesquels sont installés les équipements nucléaires. Ils ont longuement détaillé les mesures de sécurité, prises à l'époque, pour éviter l'élargissement des zones contaminées et la radiation des populations locales. “Des mesures systématiques de la décontamination du sol étaient effectuées dans un secteur sur un rayon de 300 km de part et d'autre de l'axe des retombées au moyen de reconnaissance aérienne”. Il est également notifié qu'“un réseau de surveillance de la radioactivité dans l'environnement avaient été mis en place afin d'effectuer des mesures de l'exposition externe et de la radioactivité de l'air, de l'eau et des végétaux”. Les résultats d'une enquête récente sur les sites des essais nucléaires de la France en Algérie, menée par des experts en nucléaire sur requête de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale française, ont conclu, lit-on dans le document, à une exposition des populations locales inférieure aux recommandations de la Commission internationale de protection radiologique et les contrôles des produits alimentaires n'ont “décelé aucune contamination présentant un risque sanitaire”. Ce qui sous-entend que même les trois accidents, survenus à des périodes différentes des essais nucléaires (explosion prématurée d'une capsule contenant 25 g de plutonium le 19 avril 1962 ; obturation imparfaite d'une galerie, lors de l'essai Béryl le 1er mai 1962 ayant entraîné un rejet de radioactivité dans l'environnement et enfin trois autres rejets dus à des imperfections de confinement en 1963 et 1965), n'auraient eu aucune conséquence grave sur l'environnement, le personnel exerçant sur les sites ou les habitants des hameaux environnants. S. H.