La brigade criminelle de la police de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj s'est saisie d'une affaire d'escroquerie, de faux et usage de faux sur des documents officiels et de non-respect de la profession. En effet, quatre personnes ont été présentées au tribunal de Bordj Bou-Arréridj ; l'un a été mis sous mandat de dépôt et les trois autres sous contrôle judiciaire. Selon l'officier Benkhaled, chargé de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya, l'affaire remonte au 8 janvier dernier, suite à une plainte déposée par le directeur de l'Ansej locale. Les services de la brigade criminelle ont déclenché une enquête qui a abouti au démantèlement d'un groupe de 4 personnes, âgées de 29 à 32 ans. Deux d'entre elles étaient demandeurs de microentreprise, l'une de coiffure et l'autre d'un labo photo, un employé de l'Ansej et un caissier à la Cnep. Une arnaque aux chèques se pratiquait avec succès sur les dossiers de demandes d'octroi de crédit bancaire de l'Ansej grâce au laxisme des banques et la complicité de certains employés. Ces derniers doivent se frotter les mains de voir que les projets pour lesquels des crédits ont été débloqués ne sont en réalité qu'illusion grâce à de faux papiers, des relevés bancaires gonflés, une capacité financière aisée, des factures falsifiées, de fausses attestations de travail et des cartes professionnelles de commerçant créées de toutes pièces. “Avec l'avènement des technologies de l'information et de la communication, il n'est pas toujours évident d'établir une différence entre les vrais et les faux documents”, dira un enquêteur. Les octrois de crédits semblent souvent être la seule issue de secours aux personnes confrontées à des difficultés financières pour réaliser leur projet ou subvenir à leurs besoins quotidiens. Ils représentent une solution très tentante pour obtenir rapidement un prêt ou un crédit avantageux, même pour ceux et celles qui se sont vu refuser un crédit par une banque parce qu'ils ne sont pas considérés comme solvables ou pour les personnes qui préfèrent payer encore un peu moins d'intérêts. L'arnaque était d'une rare simplicité. Tout a commencé quand les deux complices voulaient créer, l'un un salon de coiffure et l'autre un labo photo. Les deux employés ont pris en charge le reste de la procédure à condition de leur remettre un bon pourcentage allant jusqu'à 50% du crédit obtenu qui était de 400 millions de centimes. Une fois l'argent encaissé, des fausses factures présentées, le butin est partagé. Ni le salon de coiffure ni le labo photo n'ont vu le jour, même l'argent a été dépensé en un temps record. Selon une source proche du dossier, plusieurs autres points noirs sont en cours d'être élucidés. Affaire à suivre. Chabane BOUARISSA