Le porte-parole de l'Union nationale libre des enfants de chouhada (Unlec) a menacé, hier, de boycotter la future élection présidentielle si “le problème inhérent à la situation qui prévaut en Kabylie n'est pas réglé” Intervenant au cours d'une conférence de presse donnée à Oran, Ahmed Lakhdar Bensaïd a sommé, sur un ton incisif, les pouvoirs publics pour qu'ils “planchent sur une solution de sortie de crise au problème kabyle avant d'appeler à l'élection présidentielle”. Le dissident de l'ONEC ne manquera pas de rappeler les “méprises” des autorités centrales, n'hésitant pas à mettre en cause nommément le ministre de l'Intérieur sur sa “responsabilité directe dans l'embrasement de la situation en Kabylie”. Selon le transfuge de l'ONEC, “Noureddine Zerhouni n'a pas su donner toute son importance à cette affaire”, le tenant pour responsable direct dans “la répression du mouvement citoyen dans cette région du pays qui a conduit à l'assassinat du jeune Guermah Massinissa et de bien d'autres citoyens”. Interrogé par la presse au sujet de son programme de boycott, le porte-parole de l'Unlec a expliqué que le choix de la ville d'Oran est dicté par des impératifs politiques, sans préciser sa pensée. Selon lui, une commission de sensibilisation, composée des trois membres fondateurs de l'Unlec (Bensaïd, Mahmoudi et Abdelkrim Hassani, président de la CIPA), sillonnera les 48 wilayas pour “expliquer nos impératifs politiques quant au boycott de l'élection présidentielle devant le pourrissement de la situation en Kabylie”. Voulant sans doute mettre les pieds à l'étrier en écorchant la mollesse de certains partis politiques, le tout nouveau porte-parole de l'Unlec a indiqué que le pouvoir a tenté de créer des archs non crédibles dans “le but évident de discréditer l'esprit des revendications de la plate-forme d'El-Kseur”. Continuant sur sa lancée, Ahmed Lakhdar Bensaïd a affirmé que l'Unlec est autonome, non-gouvernementale et n'obéit à “aucun cadre politique”. “Nous nous sommes affranchis de toute dépendance politique pour avoir les coudées franches et mener à bien nos campagnes de sensibilisation”, laissera entendre le porte-parole de l'Unlec sur le ton de la conviction excessive. Interrogé sur la position de son nouveau mouvement concernant le sort des détenus des archs, le dissident de l'ONEC éludera cette question sensible, se contentant de porter des banderilles au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), le qualifiant de “danger national”. B. G.