En annonçant par des déclarations fermes et solennelles l'engagement de l'AADL à réussir la prouesse d'être au rendez-vous des livraisons au 31 mars 2003, le premier responsable de cette institution était loin de se douter que sur le terrain il allait être fermement attendu. Le pari semblait inaccessible tant la problématique du logement dans ce pays demeure une proie éternelle aux multiples complexités. Et finalement, une vérité en béton vient d'être livrée par des immeubles “flambant neuf”, affichant une totale disponibilité à accueillir les locataires. Ainsi en est-il des sites de Bab Ezzouar II où un îlot de 4 bâtiments, entièrement achevés, témoignent de cette performance, made in China. Avec une touche architecturale moderne et une conception intelligente, au regard des commodités et accessoires urbanistiques introduits, les logements finis de ce site symbolisent la fidélité à ce rendez-vous du 31 mars. Echéance plutôt morale que contractuelle qui marque, en fait, le début des livraisons. En effet, si l'on se réfère au cahier des charges de base, l'AADL, au même titre que les entreprises engagées, ne sont “redevables”, “contractuellement”, qu'à compter de novembre prochain. Cela n'a pourtant pas empêché ce promoteur national à se fixer une échéance d'honneur par le biais d'un pacte non écrit associant à la démarche un effort de construction sur un rythme effréné. Une obligation de résultats a vite fait d'être déclarée à destination de ces entreprises. A l'issue de cette course contre la montre et en l'espace de 11 mois, un total de 542 logements inaugurent, sur 6 wilayas, la première phase des concrétisations finales. Au stade du parachèvement, c'est-à-dire, habitables, Alger compte 225 unités ; Constantine 56 ; Annaba 32 ; Oran 180 ; Blida 24 et 25 à Touggourt, nous confirmera une source proche de l'AADL. Notre visite sur les sites des Bananiers et de Draria fait ressortir la concurrence inédite entre les entreprises nationales, à leur tête Cosider et la société chinoise, la CSEC, en termes de célérité d'exécution des travaux. Lancée avec une avance de 4 mois, Cosider a fini par être rattrapée et dépassée par la société chinoise. En fait, la seule à être prête au rendez-vous de “la vérité”. La qualité des travaux est aussi au rendez-vous. Nous avons eu à découvrir un jeu de conception bien réfléchi qui donne aux logements réalisés un cachet nouveau, en termes d'agencement et d'espaces, en ce sens où l'impression du “chez soi” est vite ressentie dès le premier accès à l'immeuble. A la noblesse de certains matériaux utilisés (céramique, dalles de sol…) et de la perfection constatée dans les moindres recoins, force est de relever la nette différence entre ce type de logements, version AADL avec ceux qui peuplent nos cités. Cosider défaillante dans les délais, à quelques jours près, a tout de même réalisé d'excellents appartements, produits sûrement par effet de compétitivité recherchée et insufflée implicitement par l'AADL. Les représentants de cette entreprise nous promettent de livrer les premières unités dans quelques semaines. L'heure n'est plus à la réalisation des chantiers. On est plus portés sur la livraison des “réalisations” que l'AADL se fera sûrement un point d'honneur de réceptionner, en dépit de toutes les supputations et turbulences frôlant la connotation politique. Le résultat est là en plein cœur des sites, loin de toutes “les chinoiseries” promises par les plus sceptiques des observateurs. Les travailleurs chinois et leurs responsables nous expliquent d'ailleurs ce début de réussite par le suivi, voire la “surveillance étroite” exercée par les responsables de l'AADL, “de jour comme de nuit”. Ils reconnaissent la sévérité objective de ceux qui ont eu à gérer ce programme et à lui insuffler un rythme marathon, course largement remportée par la partie chinoise. Globalement, l'avancement des chantiers, tel qu'il se révèle, dans ses phases de gros-œuvres et maçonnerie, ne semble point poser d'inquiétudes quant à l'échéance définitive de... novembre 2003. Aujourd'hui, en ce jour J, il serait utile de s'interroger sur la tournure qu'aurait prise l'opération location-vente sans la présence de partenaires chinois dont la discipline et le savoir-faire viennent d'apporter la preuve sur le terrain. Un terrain parfois hostile et stérile “apprivoisé” après 11 mois seulement de dur labeur. Difficilement lancée, la location-vente, version AADL, semble finalement... bien arrivée. Solidement bétonnée. A. W.