Les attentats perpétrés mercredi dernier à Alger, qui ont suscité une condamnation unanime en France, sont encore l'objet d'analyses d'experts du terrorisme et de magistrats chargés du dossier de la lutte antiterroriste. Pour Ali Laïdi, chercheur à l'institut français des relations internationales et stratégiques (IRIS), ces actes terroristes nouveaux ne peuvent aucunement remettre en cause la politique de réconciliation nationale du président Bouteflika. “La politique de réconciliation a bien fonctionné, elle a marqué des points”, a-t-il dit dans une interview au site le nouvel observateur.com. Il a souligné qu'une “analyse factuelle de la période, depuis 1990, montre bien une évolution positive dans la lutte contre le terrorisme. La population ne vit plus dans la même terreur que dans les années 1990, il n'y a pas de raison de craindre une vraie remise en cause de la politique” de réconciliation nationale, a-t-il insisté. Pour sa part, le magistrat français Jean-Louis Bruguière, en charge du dossier terrorisme, estime qu'“on est dans un phénomène de turbulence importante d'action terroriste sur le territoire maghrébin qui témoigne de l'activisme de ces réseaux et du risque potentiel existant en outre en France qui reste par ailleurs une cible privilégiée de ces groupes terroristes”. “On savait déjà que le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) avait une ambition régionale, visant à dépasser le territoire algérien pour agir sur l'ensemble des pays du Maghreb”, a-t-il relevé. Le magistrat français estime cependant qu'“il n'y a pas plus de menace hier qu'aujourd'hui, mais on doit tout de même redoubler de vigilance”. Synthese R. N.