A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle en France, Paris compte assurer ses arrières, en coordonnant son action avec les services de sécurité algériens, afin de parer à toute éventuelle menace terroriste. La France prend très au sérieux la recrudescence de la violence au Maghreb et accentue ses contacts et ses échanges avec les pays de la région dans la lutte contre le terrorisme, a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay. Interrogé sur la nature de la coordination initiée sous la casquette d'Euromed, il atteste: «Nous entretenons une coopération avec certains des pays concernés, à la fois en matière de police et dans le domaine militaire.» A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle en France, Paris compte assurer ses arrières, en coordonnant son action avec les services de sécurité algériens, afin de parer à toute éventuelle menace terroriste. D'ailleurs, lors d'une récente déclaration, Nicolas Sarkozy avait clairement mis en garde contre une menace terroriste qui viendrait du Maghreb et qui serait susceptible de gâcher la «fête». Dans ce sens, certaines indiscrétions font état d'un déplacement effectué par une équipe constituée d'experts en terrorisme en Algérie, au lendemain des attentats kamikazes d'Alger. La délégation avait pour mission principale d'évaluer les «mesures de sécurité prises par l'ambassade de France» et les différents consulats. La mission française aurait eu des entretiens avec les autorités en charge du dossier sécuritaire en Algérie. Sur ce point, le porte-parole du Quai d'Orsay s'est contenté d'expliquer que de façon générale, une très bonne coopération existe entre les deux pays «je pense que celle-ci va se poursuivre». A noter que depuis les menaces proférées par Al Qaîda contre l'Hexagone et les attentats perpétrés au Maroc et en Algérie, les services de renseignements de ces pays travaillent en étroite collaboration pour déjouer tout projet d'attentat. La France est convaincue que la lutte contre ce phénomène passe avant tout et surtout par une coopération internationale. «Au titre des relations extérieures, il y a des coopérations qui existent, notamment dans le cadre du Processus de Barcelone. Nous avions adopté dans ce cadre un code de conduite antiterroriste en 2005», explique la même source, rappelant dans le même contexte, la signature de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. Concernant les consignes de vigilance adressées par l'ambassade de France à ses ressortissants résidant en Algérie, le représentant du Quai d'Orsay rappelle qu' à la suite des attentats du 11 avril, la représentation diplomatique a déconseillé les voyages à caractère non indispensable et a également conseillé à ses nationaux de limiter les déplacements au strict nécessaire et de faire preuve d'une grande vigilance. «Ce qui est important, c'est le message de vigilance que nous donnons. Ensuite, les mesures de précaution ne peuvent jamais garantir entièrement contre les risques». Un nouveau point sera fait dans les prochains jours, lit-on dans cette note. Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, affirme que les derniers actes terroristes ayant ciblé Alger «renforcent la détermination à combattre ce mal sans faire de compromis ni sur la base multilatérale, ni sur la base bilatérale». Cité par l'agence de presse Itar-Tass, il ajoute que «la lutte contre le terrorisme est une part importante de la coopération russo-algérienne qui englobe de nombreuses sphères». Par ailleurs, et pour faire face à la menace terroriste planant sur la région, les services de sécurité des pays de l'Euromed ne comptent pas rester les bras croisés puisqu'une sous-commission chargée de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent entre l'Algérie et l'Europe, sera créée le 24 du mois en cours. Sa mise en place aura lieu à l'occasion de la réunion du Conseil d'association algéro-Union européenne à Luxembourg.