Les autorités du pays ont décidé de lever exceptionnellement l'interdiction des manifestations publiques alors instaurée depuis juin 2001. La société civile vient de sortir de sa réserve pour faire front au terrorisme et lancer des appels de mobilisation contre ce phénomène qui vient d'endeuiller le pays après les attentats suicide du 11 avril dernier au Palais du gouvernement et à Bab-Ezzouar, et qui ont fait, selon un bilan encore provisoire, 30 morts et plus de 222 blessés, dont 21 toujours sous observation médicale. Selon la Télévision nationale, qui cite sa propre source, des meetings et marches populaires contre le terrorisme auront lieu, demain, à travers les 48 wilayas et seront animés par des représentants de partis politiques et des organisations de l'ensemble de la société civile. Selon la Télévision nationale, ces manifestations populaires visent essentiellement à dénoncer les actes de terrorisme et à soutenir le processus en cours de la politique de réconciliation nationale. Selon des sources concordantes, ces meetings et marches, qui n'ont par ailleurs rien à voir avec les élections législatives du 17 mai, visent également à mobiliser les forces de la nation à ne pas baisser les bras devant cette bête immonde et à ne pas céder devant la panique, la rumeur et à se solidariser contre la peur et la psychose. La Télévision nationale n'a pas omis de rappeler que les autorités du pays ont décidé de lever exceptionnellement l'interdiction des manifestations publiques alors instaurée depuis juin 2001 au lendemain de la marche organisée par le mouvement citoyen de Kabylie sur la capitale, une manifestation, rappelons-le, émaillée d'émeutes sanglantes. À l'heure où nous mettons sous presse, plusieurs partis politiques et autres organisations de la société civile ont déjà lancé des appels aux citoyens pour venir nombreux à ces manifestations à travers notamment des campagnes d'affichages et autres séries d'opérations de proximité. FARID BELGACEM