Le secteur de la pêche, dans la wilaya de Skikda, donnait autrefois un statut de nanti aux pêcheurs et à leurs familles. Aujourd'hui, il est dans un état de déliquescence très avancé au point où les pêcheurs font, désormais, partie de cette population qui bénéficie, chaque année, du couffin de Ramadhan. En effet, l'équipement des trois ports de pêche de la wilaya, Stora, Collo et la Marsa, est considéré comme faible eu égard aux besoins des pêcheurs et de leur activité. Selon les propos des pêcheurs, le problème se pose au niveau des grues et des moyens de remorque qui sont quasiment inexistants, si l'on excepte une grue en panne au niveau du port de la Marsa et un seul remorqueur au port commercial de Skikda. L'Ecorep, qui gère ce remorqueur et qui intervient dans la répartition navale, “ne respecte ni les normes techniques ni les délais de réalisation”, selon l'Association des pêcheurs de la wilaya de Skikda. Dès lors, le nombre d'embarcations en activités représente un taux de moins de 40% de la flottille existante au niveau des trois ports de la wilaya. Au niveau du port de la Marsa, le problème réside dans l'exiguïté des lieux et le surnombre des embarcations, outre l'ensablement de ce port qui prive deux chalutiers d'acquisition récente d'accoster au niveau de ce port. Par ailleurs, sur les 453 embarcations que comptent les trois ports de pêche, 184 seulement sont en état d'activité dont 40% dépassent vingt ans. Aussi, le transférer de ce port à un autre endroit a été soulevé lors d'une récente session ordinaire de l'APW de Skikda, sachant que trois opérations de désensablement ont été effectuées en une dizaine d'années, alors qu'il se trouve, actuellement, dans un état d'ensablement estimé à 45 000 m3. Enfin, au port de Collo, sur les 115 petits métiers répertoriés, 47 seulement sont en activité. Reste à savoir si toutes ces carences vont être prises en charge par les autorités locales, d'autant plus que la production halieutique est nettement plus faible si l'on considère le potentiel de la wilaya de Skikda qui dispose d'une façade maritime de 140 kilomètres et une activité de pêche côtière sur 52 miles. A. Boukarine