Le tout nouveau premier secrétaire du Front des forces socialistes, Karim Tabou, a décliné, hier, lors d'un point de presse, les principaux axes du programme d'action qu'il compte réaliser afin de relancer le parti en butte ces dernières années à une contestation interne difficilement contenue. Le successeur de Ali Laskri au poste de second de la formation d'Aït Ahmed semble décidé à mettre les bouchées doubles comme le démontre le dispositif qu'il envisage de mettre en œuvre. Comité d'écoute et d'orientation des élus locaux et des militants du parti, comité d'animation politique, relance du journal du parti, organisation de forums, reconstitution des archives du parti, publication d'un livre-mémoire sur les combats et luttes menés, préparation du 4e congrès… Tabbou tentera de mettre les bouchées doubles pour remettre la maison FFS sur les rails. Le conseil national du parti qui s'est tenu, le week-end dernier, a avalisé la nouvelle composante de l'exécutif (21 membres), ainsi que le programme d'action proposé par Karim Tabbou. Dans la déclaration liminaire lue hier à l'ouverture de la conférence de presse organisée au siège du parti, le nouveau numéro deux du FFS est revenu sur les principaux évènements qui ont eu lieu ou qui pourraient survenir dans un avenir proche, en réaffirmant les positions traditionnelles du parti. M. Tabbou, qui estime qu'avec les derniers attentats d'Alger “la parenthèse de la violence en Algérie n'est pas fermée”, s'en prend de manière virulente aux marches organisées récemment pour dénoncer le terrorisme. “La vraie sécurité des citoyens se moque du théâtre sécuritaire mis en scène par les autorités de l'état d'urgence. Ce n'est pas à coups de marches” spontanées “de condamnation programmée par l'administration que l'on va répondre aux besoins de la situation”, considère le FFS qui ajoute, à ce propos, que “l'exploitation d'une émotion populaire réelle, forte et légitime par une certaine société civile, par certaines formations politiques constitue un dévoiement du discours et de l'action politique”. Le second sujet d'actualité abordé, lors de ce point de presse, concerne les élections législatives du 17 mai prochain. Tout en rappelant la position tranchée du parti à cet égard, M. Tabbou a estimé que le boycott opposé par sa formation à cet événement constitue “un choix de fidélité aux principes du parti et ceux de la révolution du 1er Novembre”. “Le boycott est un refus de laisser le système brader les institutions du pays. Les autorités vont laisser les élections se dérouler dans une transparence visible car les vraies élections ont eu lieu au sein même des partis avec le choix des listes et leur sélection par l'administration”, a encore relevé M. Tabbou qui a fait part, à cette occasion, des pressions que subit son parti pour l'empêcher d'exprimer ses positions. “On a introduit des demandes d'autorisation pour organiser des conférences, mais on n'a pas reçu d'autorisation. Voilà le nouveau mode qu'a découvert l'administration pour nous empêcher de participer au débat”, relève-t-il. H. SaIdani