Effets n les analystes estiment qu'il demeure difficile de ne pas faire le lien entre les décisions du chef du parti et la récente vague de contestation qui a ébranlé le FFS. Au lendemain de sa désignation au poste de premier secrétaire du FFS par Hocine Aït Ahmed en remplacement de Ali Laskri, Karim Tabou a rencontré, hier, la presse nationale. Celui qui occupait jusque-là les fonctions de chargé de la communication du parti a d'abord présenté les résolutions de la session extraordinaire du conseil national tenue la veille avant de déborder sur le sujet de l'heure, à savoir les législatives du 17 mai. Si, sur ce point, la position du parti a été tranchée il y a près d'un mois, il n'en demeure pas moins que M. Tabou a implicitement fait part d'un léger changement de cap dans la stratégie du parti. Décortiqués, ses propos laissent, en effet, entendre que le FFS a décidé de renoncer au «boycott actif» qui était déjà loin de faire l'unanimité parmi les membres du conseil national réuni le 9 mars dernier. De même que le nouveau premier secrétaire n'a pas fait état d'actions d'envergure programmées durant la période de la campagne électorale. «La non-participation est déjà en elle-même une position par rapport aux élections. Au FFS, nous militons pour quelque chose et non plus contre quelque partie», se contentera de dire M. Tabou qui prédit déjà que l'on s'achemine vers un taux d'abstention record qui «frisera les 80 %». «La population est indifférente à ce rendez-vous électoral. Très peu de gens croient encore à la possibilité de faire évoluer les choses par les élections», et c'est tout naturellement que «le FFS, qui ne souhaite pas être l'otage de la normalisation à l'algérienne, a choisi de s'aligner sur la position de la société en optant pour le boycott», argumentera le tout nouveau secrétaire national. L'expiration du délai de dépôt des listes de candidatures et les contestations qui s'en sont suivies dans les rangs de plusieurs formations politiques ont ajouté de l'eau au moulin du parti d'Aït Ahmed qui relève que «l'on est passé de la fraude lors des opérations de vote à une autre étape inimaginable, celle de la désignation des candidats à la candidature au sein même des partis politiques». «De même que, ajoute Tabou, des échos parvenus de différentes régions du pays font état de pressions et d'intimidations de l'administration pour amener les citoyens à voter.» Des résolutions de la session extraordinaire, il y a lieu de retenir surtout la programmation du quatrième congrès du parti pour le mois de septembre prochain et l'audit interne pour le dernier week-end du mois de juin. Il est également demandé aux militants et cadres du parti de tout mettre en œuvre pour aller vers la concrétisation de l'option stratégique décidée par le dernier congrès et consistant à ouvrir les structures du parti sur la société. A noter que les deux principales décisions arrêtées lors de cette session du conseil national, à savoir la désignation d'un nouveau premier secrétaire et l'organisation du congrès sont contenues dans la longue contribution de Hocine Aït Ahmed lue devant l'assistance. Difficile, estiment les observateurs, de ne pas faire le lien avec la récente vague de contestation qui a secoué le parti d'autant plus que les frondeurs n'ont pas ménagé le premier secrétaire en place et ont réclamé avec force la tenue du quatrième congrès conformément aux statuts du parti.