Face à une alliance présidentielle qui tient un discours de nature à dissuader les prétendants des autres formations à la députation, la coordination républicaine a osé une première salve de résistance et propose une alternative démocratique. La campagne pour les législatives du 17 mai commence aujourd'hui avec une particularité qui caractérise le champ politique national. Le jeu d'alliances. Si le FLN, le RND et le MSP constituent, depuis déjà des années, l'alliance présidentielle dont la principale mission est de veiller à l'application du programme du président de la République, la mouvance démocratique, qui ne veut plus rester les bras croisés face à la montée des islamo-conservateurs, a décidé de s'unir autour d'une coordination républicaine. Il est bien entendu clair que l'objectif premier de cette alliance est de rafler la mise lors des élections du 17 mai. Mais il n'en demeure pas moins que la finalité de ce rassemblement, qui vient de recueillir déjà la signature de pas moins de 40 personnalités nationales, est de s'imposer dans un champ politique où les citoyens ont perdu confiance en la politique et les politiciens. Face à une alliance présidentielle qui tient un discours de nature à dissuader les prétendants des autres formations à la députation, la coordination républicaine a osé une première salve de résistance et propose une alternative démocratique. Il reste cependant à prouver sur le terrain leur capacité à convaincre les électeurs. Il faut savoir que la conjoncture induite par les attentats du 11 avril est à même de donner un prolongement politique à l'élan de mobilisation populaire prononcée contre le terrorisme islamiste pour peu que la classe politique dans son ensemble sache canaliser ce message clair des Algériens, afin de le traduire au-delà du discours dans des actes quotidiens et concrets. Il reste que la crainte des partis pour ces élections législatives est le taux de participation. Sur ce point, les prétendants à la députation devraient convaincre les Algériens de l'importance de leur rôle au sein de l'APN une fois élus. Lorsqu'on sait que la crédibilité de la législature 2002-2007 a été non seulement entachée par l'absentéisme flagrant des députés, mais aussi par le manque criant de réactivité, notamment dans le vote de la très controversée loi sur les hydrocarbures et leur refus d'adopter la loi sur la déclaration de leur patrimoine dans le cadre de la lutte contre la corruption, il est tout à fait aisé de conclure que les partis engagés dans la course électorale auront fort à faire pour développer un discours qui passe au sein d'une population qui ne voit toujours pas le retour d'ascenseur des députés une fois à l'Assemblée dans l'amélioration de son quotidien. A. A.