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Le numéro 2 du GSPC abattu
Il est responsable de la majorité des attentats
Publié dans Liberté le 28 - 04 - 2007

Attentats du 11 avril, bombe contre le bus de BRC, assassinat d'un ressortissant russe, embuscade contre 9 militaires de Aïn Defla, 6 gendarmes tués à Tizi Ouzou ; à chaque coup de force du GSPC, les pistes remontent à un seul nom : Mossab.
Dans la morgue de l'hôpital de Blida, le corps sans vie de Saioud Samir est conservé. À 35 ans, ce natif de Lakhdaria est devenu la bête noire des services de sécurité. Il n'a pas la réputation médiatique de l'“émir” d'al-Qaïda-Maghreb, Droukdel n'apparaît sur aucune vidéo du GSPC, ne porte même pas de barbe, mais était considéré comme le véritable chef opérationnel du GSPC. Le cerveau.
C'est lors d'un accrochage avec l'armée, dans la région de Si Mustapha, à Boumerdès, que Samir Mossab a été abattu. Il a été identifié grâce aux témoignages d'anciens éléments du GSPC qui s'étaient rendus dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, indique le communiqué officiel. Mais rien n'est dit sur l'importance du numéro 2 du GSPC qui, en termes de valeur opérationnelle, est nettement plus important que Droukdel, son “émir” national.
L'histoire de Samir Mossab débute en 1992. Recruté comme un simple “agent de liaison” au sein d'une cellule du GIA dans l'ex-Palestro, il fait une très courte carrière dans ce rôle, n'étant même pas fiché comme islamiste. Il ne passe pas une année avant d'être arrêté dans le cadre d'un réseau de soutien en 1993. Il n'a que 21 ans.
Relâché de prison en 1998
Sans aucune formation si ce n'est un examen réussi au BEF (enseignement moyen), Samir Saioud fait ses véritables classes dans les différentes prisons dans lesquelles il séjourne. “Il avait le contact facile avec les autres prisonniers, surtout ceux qui étaient là pour terrorisme. Il a appris beaucoup d'eux”, confie un repenti de la région qui l'avait connu en taule. Au fait, celui qui allait être connu comme “Mossab” a surtout appris des erreurs des autres comment éviter de se faire prendre, comment rendre un réseau cloisonné. Il sort en 1998, relâché après la fin de sa peine de 5 ans, comme un organisateur doué, mais avec une connaissance purement théorique.
Mossab se tient à carreau. Il fréquente en 1998 les anciens du GIA, semble retrouver une vie normale, mais s'éclipse à la fin de l'année dans les maquis de la zone 2 du GIA qui allaient bientôt entrer en dissidence et créer le groupe salafiste. Il participe au congrès constitutif, aux côtés de Hassan Hattab qui le met à la tête d'une cellule, “émir de la seria El-Hourra”, principalement chargé du recrutement. C'est le début de son ascension au sein de “l'état-major” du GSPC où il tisse des liens solides avec les nouvelles recrues qu'il observe, supervise, entraîne et conseille. C'est durant les années 2000-2002 qu'il devient incontournable dans les décisions du GSPC, conseillant à la tête de cellules du GSPC les hommes qu'il a personnellement recrutés et formés.
Aucune image vidéo
Son rôle va s'accroître lorsqu'il participe activement au complot qui a évincé Hassan Hattab, considéré trop sensible aux sirènes de la réconciliation nationale. Il appuie l'Afghan Nabil Sahraoui, qui lui renvoie l'ascenseur en le nommant “coordinateur national du GSPC”. L'intitulé dissimule en fait “le chef opérationnel” du groupe salafiste. Aucun attentat n'est décidé sans son aval. Aucune bombe n'explose sans qu'il accorde son autorisation. Toutes les cellules du GSPC lui rendent des comptes, avec des courriers à l'ancienne, acheminés vers les maquis de Boumerdès qu'il connaît si bien.
Il intègre dès 2004 le fameux “Majless El-Ayâne” (conseil des sages) du GSPC. Une sorte de conseil d'administration du terrorisme. Il contrôle tout. L'armement, affecte des groupes vers des régions pour participer à des embuscades importantes, planifie les attentats, choisit les cibles. Son aversion pour la politique et la médiatisation font de lui une ombre insaisissable. À l'inverse des autres “émirs” du GSPC, il n'aime pas s'entourer d'une garde prétorienne, pas de klash exhibé, n'a pas le verbe haut comme Zouabri et se détourne des démonstrations audiovisuelles qui servent de propagande aux salafistes. Alors que le site Internet du GSPC montre les visages des “émirs” nationaux, lui n'apparaît nulle part.
Avec les femmes des terroristes
Après la mort de Nabil Sahraoui, dans la forêt de l'Akfadou, il garde son poste au point de suggérer le nom de Droukdel en tant qu'“émir” national du GSPC. Il est devenu assez puissant pour être un numéro 2 qui est, en réalité, le véritable numéro 1. L'épisode, en 2006, d'Abou Yahia, l'ancien “émir” de la zone 2 de Tizi Ouzou, en est l'illustration. Alors qu'Abou Yahia voulait prendre en main le GSPC, Mossab le fait condamner et exécuter pour introniser son poulain, Droukdel. Il appuiera par la suite la stratégie de l'“internationalisation” en s'ouvrant à al-Qaïda, mais à la condition de garder main basse sur le mode opératoire et les cibles du GSPC.
Il est alors tout puissant, mais demeure discret dans sa protection. Il circule seul, avec une carte d'identité falsifiée, prend des taxis comme tout le monde pour se déplacer et évite les réunions de grand nombre. Les spécialistes lui connaissent une seule faiblesse : les femmes. Il n'hésite pas à prendre en charge les veuves des terroristes abattus de son groupe, leur propose un mariage de jouissance contre un appartement que la veuve, sans issue, garde à son nom. On lui connaît au moins une quinzaine d'épouses dans ces circonstances.
Que va devenir le GSPC ?
Avec les attentats contre les commissariats de Réghaïa et Boumerdès, les voitures piégées et les embuscades contre les patrouilles militaires, Samir Mossab a fini par s'exposer. Sa dernière obsession connue était d'ouvrir un maquis à l'Ouest. Le GSPC présente, en effet, la faiblesse géographique de ne plus avoir de “flanc” ouest, demeurant cantonné dans les limites de la zone 2 (Boumerdès-Tizi Ouzou) avec une récente incursion dans l'Algérois avec les attentats du 11 avril.
Des sources d'anciens du GSPC le signalent à Mostaganem. La ville est calme et présente l'avantage d'avoir des maquis qui rejoignent l'Oranie et l'Ouarsenis. Il était dans le coin quand le ressortissant russe a été assassiné. Il voulait y monter des cellules de recrutement, d'entraînement et des réseaux logistiques. Cette tentative est avortée par les services de sécurité qui étaient à deux doigts de le surprendre. Il regagne le maquis de Boumerdès. Un signe.
L'élimination de Samir Mossab va indéniablement déstabiliser le GSPC. C'est un coup au cœur de cette organisation que l'ANP a porté, deux semaines après le “séisme” du Palais du gouvernement. La riposte antiterroriste est à la mesure du coup porté par le GSPC à travers son double attentat algérois. Reste une inconnue. La réaction du GSPC après que leur “cerveau” eut été mis hors circuit.
Deux thèses prévalent. Soit le GSPC ou al-Qaïda Maghreb encaisse durement cette perte et se met en berne, car le principal coordinateur des attentats a disparu. Soit, c'est l'éclatement total de l'organisation avec des “émirs” de cellules qui veulent prendre les devants, organisant des attentats à l'aveuglette, sans se référer à un chef opérationnel car quels que soient les “émirs” nationaux qui se sont succédé au sein du GSPC, Samir Mossab est considéré comme “irremplaçable”.
Mounir B.


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