Après des batailles diplomatiques serrées au sein des Nations unies, la dernière mouture du projet de résolution du Conseil de sécurité relative au Sahara occidental a remis les pendules à l'heure. Le document, qui devra être voté aujourd'hui, a en effet endossé “toutes les résolutions précédentes” du Conseil de sécurité, en restant attaché à la décolonisation de la dernière colonie africaine et, donc, au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Islem Beïssat, a révélé que le projet de résolution du 27 avril dernier, élaboré par un groupe de pays membres “amis du secrétaire général au Sahara occidental”, se distingue nettement de celui confectionné avant par les Américains. Le Conseil de sécurité dans sa majorité s'est attaché aux “principes essentiels” que sont le droit à l'autodétermination “qui est au cœur de la question du Sahara occidental”, le lien entre “les négociations sous l'égide des Nations unies et le droit à l'autodétermination”, et la désignation des deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, a-t-il dit. “Le régime marocain a menti durant plus d'une année à son peuple en prétendant avoir le soutien de la communauté internationale sur son projet d'autonomie au Sahara occidental”, a en outre déclaré le diplomate sahraoui, en ajoutant plus loin : “Durant toute la dernière semaine, le Maroc et ses alliés ont tenté de faire adopter une résolution qui entérine le projet d'autonomie, mais ils n'y sont pas parvenus”. L'ambassadeur a, par ailleurs, fait savoir que les autorités de la RASD “tendent encore la main” au Maroc et qu'elles “sont disposées à entrer dans des négociations directes” avec ce pays “tel qu'exprimé par le secrétaire général de l'ONU”. Non sans réaffirmer l'attachement du peuple sahraoui à ses droits nationaux “qui ne sont pas négociables”. “Nous disons au Maroc et à ses alliés que toute solution contraire à la légalité internationale, et qui repose sur l'injustice, est vouée à l'échec”, a soutenu M. Beïssat. Commentant le projet de résolution du groupe des amis de Ban Ki-moon, ce dernier a notamment indiqué que “l'essentiel réside dans les décisions qui seront prises par le Conseil de sécurité dans les 6 mois à venir”. Dans le projet de résolution, dont une copie a été remise aux journalistes, le Conseil de sécurité s'engage dans la recherche d'une solution politique juste et mutuellement acceptable, assurant “le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Il prend note dans sa présentation des propositions du Maroc et du Polisario en saluant “les efforts sérieux et crédibles” de Rabat. En matière de décision, le Conseil appuie le maintien du cessez-le-feu et appelle les parties à entrer dans des “négociations sans conditions préalables” sous les bons auspices de l'ONU, en vue de la décolonisation du territoire non autonome du Sahara occidental. Hafida Ameyar