“Le 17 mai, vous allez voter pour élire un Parlement et un gouvernement qui vont prendre les destinées de la nation. Donc pour nous, ces joutes électorales sont très importantes et nous voulons que vous choisissiez les candidats (es) les plus compétents (es)”, a déclaré lundi à Sidi Bel-Abbès Amara Benyounès, lors d'un meeting. En effet, c'est devant une assistance constituée essentiellement de jeunes que le responsable de l'UDR a saisi l'occasion pour s'exprimer avec plus de détail sur les valeurs et principes fondateurs de la nouvelle démarche unifiée et unificatrice des républicains. “Notre alliance est une première en Algérie, elle vise l'unification du pôle républicain-démocrate et notre démarche est parrainée par de nombreuses personnalités politiques”. M. Amara Benyounès a fustigé les projets de société prônés par les intégristes et les conservateurs. “Pour nous, ce sont des indications qui font revenir l'Algérie à des siècles en arrière et l'ensemble des Algériens ont constaté les méfaits engendrés durant toute une décennie noire par le terrorisme islamiste. Donc, nous luttons et nous refusons la politisation de notre religion, car pour nous, ce courant est néfaste pour l'Algérie et peut même la détruire”. Il a averti l'assistance contre les promesses utopiques qui n'ont jamais été tenues. “Faites attention, ils vous diront qu'on est sorti de la crise, c'est faux car on a vécu 30 années sous la gouvernance du parti unique et 15 années de terrorisme et la crise demeure toujours : le chômage, le logement social, le système éducatif. Donc, nous sommes dans une période difficile et la sortie de cette crise demande beaucoup de travail”. Sur le volet économique, le représentant de l'alliance ANR-UDR-MDS a fait savoir qu'“actuellement il y a des responsables politiques algériens qui rêvent encore de socialisme, que le secteur public soit pérenne et soutenu et s'attaquent même à la privatisation. Même si l'entrée à l'économie de marché nous cause des problèmes, l'on ne pourra jamais construire une économie avec le socialisme”, a déclaré M. Benyounès qui a également appelé à un changement du week-end. “Avec l'actuel week-end, l'Algérie est perdante sur tous les plans”. Quant au verdict final des élections législatives et pour lequel les chefs de parti de l'alliance présidentielle se sont prononcés avant même le début de la campagne, Amara Benyounès a affirmé que “le jeu est ouvert”. À Aïn Témouchent, M. Benyounès a fustigé sa rivale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui se trouvait dans la même ville. En réponse aux déclarations du porte-parole du PT, M. Amara Benyounès s'est défendu être un chargé de mission ni même intéressé par un poste de ministre “comme elle le prétendait”. “Mon parcours de militant et mes principes de démocrate ne sont plus à démontrer et je continue d'adhérer au programme du président de la République dans la mesure où je partage les mêmes convictions”, a-t-il dit avant d'ajouter : “Lorsque j'attaque cette dernière, c'est sur sa position.” L'exemple le plus frappant est cette déclaration faite dans un journal marocain où Louisa Hanoune s'interroge sur l'existence d'un petit pays, en l'occurrence le Sahara occidental au sud du Maroc. Une façon d'épouser la position marocaine. Aussi, en déclarant que les derniers attentats sont le fait d'une main étrangère, n'est-elle pas en train de défendre les islamistes dans la mesure où ces deux attentats ont été revendiqués par al-Qaïda. Revenant sur les déclarations du secrétaire du FLN qui a affirmé récemment lors de son passage au Forum de l'ENTV que Amara Benyounès fait dans le politique informel, le patron de l'UDR réplique : “Je réponds à M. Belkhadem contrairement à ce qu'il a avancé, j'ai été élu dans un hôtel de classe, Hilton en l'occurrence, par 1 300 congressistes et non désigné par un tribunal et à minuit pour être à la tête d'un parti.” A. B./M. Laradj