RESUME : Zahra ferme la porte du salon comme le lui a ordonné son beau-père. Des terroristes ne tardent pas à entrer et à s'en prendre à elles. Aziza sa fille voit sa grand-mère mourir. Avant, elle lui dit de se sauver. Elle sort en courant, consciente du danger qu'elle court, si elle se fait attraper. Aziza court aussi vite qu'elle peut. Elle trébuche sur leur chien, mort lui aussi, et elle tombe sur le cadavre de son grand-père. Elle comprend qu'ils ne laisseront pas de survivants derrière eux. Elle pense à ses frères et espère que les cris ne les réveilleront pas. Et si ce n'est pas le cas, ils auront la présence d'esprit de ne pas se montrer. Elle pense à se rendre chez les voisins pour leur demander de l'aide. Mais même si la porte de la maison la plus proche est ouverte, elle ne trouve personne. En sortant dans leur cour, l'horreur l'attend. Les propriétaires de la maison sont morts, ils ont été égorgés. Des flaques de sang se sont formées près des corps sans vie. Les six enfants aussi. Aziza se rappelle les avoir vus sur le chemin de l'école. Le bruit d'une porte poussée brutalement la fait sursauter et en courant, elle glisse sur une flaque de sang et se retrouve par terre. Ses mains et ses vêtements sont tâchés. En entendant quelqu'un arriver derrière elle, elle reste dans la même position. Elle retient sa respiration. Elle sait que c'est elle qu'il cherche. Elle entend un bruit, comme si on tapait dans un sac. Elle voudrait bien regarder derrière elle mais elle a peur d'attirer l'attention. Le bruit des pas se rapproche. Le corps près d'elle bouge. Elle ne comprend pas tout de suite. Elle est si effrayée qu'elle se mord les lèvres pour ne pas claquer des dents. Au coup de pied qu'elle reçoit dans les côtes, elle devine qu'il vérifie qu'ils sont tous bien morts. Le fait d'avoir joué la morte lui sauve la vie. Car il ne tarde pas à rejoindre les autres. Ils allaient poursuivre leur sale besogne. Ils ont toute la nuit devant eux… Aziza attend un moment avant de se relever et de sortir. Elle les voit avec leurs torches. Ils sont en train de parler de leurs prochaines victimes. Les habitations du village sont éloignées les unes des autres. Les autres doivent être en train de regarder la télé ou de dormir. Ils risquent de passer de vie à trépas durant leur sommeil et n'auront pas le temps d'avoir peur ou même de souffrir. Elle voudrait les prévenir pour leur éviter une mort certaine. La fillette crie de toutes ses forces mais aucun son ne sort de sa bouche. En les voyant s'éloigner de la maison de ses grands-parents, elle sort de sa cachette et entre. Sa mère, ses tantes baignent dans leur sang. Leurs robes sont déchirées. Aziza prend une couverture et cache leur nudité. Elle pleure sur la poitrine de sa mère. Elle se rappelle ses frères qu'elle a laissés endormis et court vers eux. La porte est ouverte et ses frères ont connu le même sort que le reste de la famille. Cette fois, un cri plein de colère et de peine sort de sa poitrine. Un cri que le groupe terroriste entend. L'un d'eux revient sur ses pas. Mais ne supportant pas de voir tous ces cadavres, elle a quitté la maison en courant droit devant elle. Le terroriste-boucher ne se sert pas de son fusil. Tirer serait dévoiler leur présence au reste du village. Alors il court après elle et tous deux pénètrent dans la forêt. Aziza court, elle l'entend jurer derrière elle. Elle file droit devant. Elle n'a pas peur du noir, des branches qui lui griffent le visage, les bras, ni même ses pieds écorchés par les cailloux. Elle pense seulement à ce terroriste qui risque de l'égorger s'il réussit à la rattraper… (À suivre) A. K