Le marché d'un quartier chiite de Bagdad a de nouveau été la cible, hier, d'un sanglant attentat qui a fait au moins 29 morts, en dépit du plan de sécurité qui avait entraîné une baisse des violences dans la capitale. L'attentat, qui a frappé un marché du quartier de Bayaa, dans le sud-ouest de Bagdad, est la plus sanglante attaque de la journée au cours de laquelle au moins 36 personnes ont été tuées à travers le pays. Une voiture piégée a explosé vers midi dans une zone commerçante et tué au moins 29 personnes en blessant 63 autres, selon une source médicale. Bayaa se situe à proximité immédiate de quartiers sunnites et est le théâtre de fréquentes violences confessionnelles. L'attentat s'est produit en dépit du plan de sécurité pour Bagdad, dans le cadre duquel près de 85 000 hommes, Américains et Irakiens, sont déployés pour lutter contre les violences qui ont fait plus de 16 000 morts dans la capitale en 2006, selon l'ONU. Ce déploiement de forces avait abouti à une baisse des attentats de masse à Bagdad, même si la violence s'était poursuivie. Le précédent attentat le plus sanglant remonte au 18 avril, quand plus de 190 personnes avaient été tuées dans des attaques à Bagdad, dont 140 dans l'explosion d'une voiture piégée au marché d'Al-Sadriyah, un quartier à majorité chiite. Les violences ont aussi frappé dans la ville sunnite de Samarra (120 km au nord de Bagdad), où 6 policiers, dont un colonel, ont été tués et 8 blessés au cours d'une attaque coordonnée, impliquant des tirs d'armes légères et un attentat à la voiture piégée. Par ailleurs, un ancien membre du parti Baas a été abattu par des hommes armés dans la ville sainte chiite de Kerbala (110 km au sud de Bagdad). Enfin, au moins 6 personnes ont été blessées dans la nuit de samedi à dimanche, au cours d'un raid mené par les armées américaine et irakienne dans le quartier populaire chiite de Sadr City, bastion des milices radicales à Bagdad, selon une source médicale. R. I./Agences