Au quatorzième jour de la campagne des élections législatives, le leader de l'Union démocratique et républicaine (UDR), Amara Benyounès, a procédé, hier dans la commune de Aïn Benian, à l'inauguration du bureau local de l'UDR. De nombreux sympathisants et militants étaient au rendez-vous pour une manifestation dite de proximité. Mais c'est un qualificatif qu'Amara Benyounès refuse d'utiliser. “Je n'aime pas parler de campagne de proximité parce que je vis à Alger depuis trente-cinq années, durant lesquelles je n'ai jamais cessé d'être proche de mes compatriotes”, a-t-il indiqué. Il profitera de cette occasion pour appeler au vote les citoyens venus l'acclamer et les sensibiliser ainsi sur l'importance de cet acte citoyen. “Pour espérer changer les choses, il faut faire valoir sa voix et c'est également le seul moyen de bloquer les fraudeurs et les mouvances islamistes”, a-t-il déclaré. “Votez pour qui vous voudrez, mais votez”, recommande-t-il sur fond de youyous. La cérémonie d'inauguration a été brève et suivie, dans un café à quelques mètres du nouveau bureau local, par un riche et émouvant débat entre le premier homme du parti et les citoyens, avides de réponses à leurs problèmes quotidiens. Les questions étaient souvent ponctuées de témoignages retraçant les difficultés financières, les conditions de vie précaires, le phénomène des harragas et surtout la peur de et pour l'avenir du pays. Face aux nombreuses doléances, il répondra franchement : “Si vous attendez quelque chose de l'Etat algérien ou de ses recettes pétrolières et gazières, vous n'aurez rien… le temps de l'Etat socialiste providentiel est définitivement révolu, la seule solution passe par le travail, par l'économie de marché, par la croissance économique et la création des richesses. L'objectif est de revaloriser le facteur travail afin de rehausser le pouvoir d'achat et éviter ainsi que les jeunes risquent leur vie en essayant de traverser la Méditerranée, ou en rejoignant les maquis, ou encore en sombrant dans la délinquance”. Après avoir passé en revue les soucis de la vie quotidienne, Amar Benyounès a enchaîné sur les motivations politiques qui sont à l'origine de l'alliance que son parti a scellée avec l'ANR et le MDS. Sans détours, le leader de l'UDR a expliqué les valeurs et les principes républicains que partagent les trois mouvements. “Avec Rédha Malek et Ali Hocine, nous allons construire un grand parti démocratique et un grand rassemblement ANR, MDS et UDR. Ce rassemblement est depuis longtemps attendu par les Algériens ; nous rejoindre, c'est participer à la construction de ce rassemblement. Tout le monde est nécessaire mais personne n'est indispensable. Je n'ai aucun problème avec les responsables démocrates mais j'ai deux conditions que je ne négocierai pas, ce rassemblement ne se fera ni autour d'un homme ni contre un homme, il se fera autour d'un véritable projet de société”, explique-t-il. La dernière question a été posée par un citoyen qui se disait convaincu par la démarche de l'UDR, mais qui n'y croit plus. Il demandera alors à Amara Benyounès s'il croit à une démocratie moderne en Algérie. Sans aucune hésitation, il répondra “oui”. “J'y crois aujourd'hui plus que jamais quel que soit le résultat des élections législatives qui ne représentent pour nous qu'une étape parmi d'autres, même si nous devons accuser un échec cuisant, la machine restera en marche”, conclut-il. La sortie de Amara Benyounès à Aïn Benian a laissé de bonnes impressions auprès de la population locale. Les citoyens que nous avons interrogés, hier, ont affiché un intérêt pour la démarche de l'UDR en s'engageant à accorder leurs voix à la liste conduite par M. Benyounès. Amina Hadjiat