Sans surprise aucune, les Français ont élu hier le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, sixième président de la cinquième République avec 53% des voix contre 47% à sa rivale Ségolène Royal du Parti socialiste. Le verdict des urnes est tombé confirmant les résultats des sondages d'opinion, tous unanimes jusque-là à accorder la victoire à Nicolas Sarkozy au détriment de Ségolène Royal. Le candidat de la droite a obtenu 53% des voix exprimées contre 47% à son adversaire de la gauche. Le taux de participation, estimé à 86%, un véritable record, démontre que les Français ont voté massivement hier pour élire leur nouveau président. Il faut dire que Nicolas Sarkozy partait avec les faveurs des pronostics face à Ségolène Royal pour succéder à Jacques Chirac à l'issue d'une campagne acharnée entre les deux postulants au palais de l'Elysée. Le face-à-face qui les avait réunis sur un plateau de télévision a été déterminant dans le sens où l'écart entre les deux postulants s'est agrandi selon les sondages d'opinion. Hier, dès la mi-journée, le taux de participation a atteint 34,11%, selon le ministère de l'Intérieur, soit près de trois points de plus qu'au premier tour montrant l'engouement des Français pour ce rendez-vous électoral. Pour rappel, lors du premier tour, le 22 avril dernier, le taux de participation final avait atteint près de 84%, soit le plus élevé depuis l'élection présidentielle de 1974. Ce chiffre a été amélioré hier. Même si généralement durant le second tour de la présidentielle la participation est traditionnellement plus élevée qu'au premier, ce taux exceptionnel traduit le vif intérêt des Français pour une élection jugée décisive pour l'avenir de l'Hexagone. Par rapport à la précédente présidentielle en 2002, la participation était de huit points plus élevée qu'à la même heure, où Jacques Chirac avait été plébiscité face au leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen. Scénario identique dans les départements d'Outre-mer et à l'étranger, les Français se sont également présentés en masse dans les bureaux de vote d'après les agences de presse. Sur le plan sécuritaire, les autorités françaises ont anticipé les évènements de la soirée d'hier en mettant en place un dispositif spécial composé de 1 200 CRS supplémentaires, environ une quinzaine de compagnies en plus des vingt-cinq habituelles. Dans la capitale et sa banlieue, quarante compagnies de GM et CRS — soit 3 000 hommes et femmes — doivent être déployées à Paris et dans trois départements de la petite couronne, à savoir la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, et les Hauts-de-Seine, selon les sources policières françaises. Selon les mêmes sources, ce dispositif exceptionnel, qui correspond à “un effectif de soirées de grands matches de la Coupe du monde (de football, 1998) ou de nuits de réveillon”, a été mis en place par mesure préventive afin de parer à d'éventuels débordements après l'annonce des résultats officiels de cette élection. K. ABDELKAMEL