Cette journée d'invasion a été marquée par le pilonnage de sites religieux chiites dans le sud du pays. Malgré l'intensification des frappes, les Irakiens continuent de résister notamment aux abords de la capitale. La quatorzième journée des attaques américano-britanniques contre la population irakienne est marquée par l'intensification des bombardements sur des sites religieux, notamment chiites dans la région sud. Les troupes de Bush ont réussi à sauter, au sud-ouest, le verrou de la ville sainte chiite Karbala, dans l'espoir de prendre en tenailles Bagdad. La 3e division d'infanterie a, selon le commandant de la première brigade de cette unité, forcé, hier, le passage sur une demi-douzaine de kilomètres à l'ouest de cette ville, passage stratégique au sud-ouest de la capitale. C'est ce qui a fait dire aux responsables militaires de la coalition que leurs forces progressent vers Bagdad. Un responsable du commandement central américain au Qatar a déclaré que les forces de la coalition se trouvaient, hier, à 80 km de la capitale. Et que la première division des marines américains a traversé le Tigre, isolant la ville et la division Bagdad de la Garde républicaine. “Cette division n'a plus d'importance et a été détruite. Les troisième et quatrième divisions de l'armée irakienne sont dans le sac”, indique-t-on de même source. Cependant, le ministre irakien de l'Information M. Saïd Assahhaf a nié, dans la mi-journée d'hier, que les troupes de la coalition aient enregistré une poussée vers Bagdad par le sud, comme l'ont affirmé les responsables américains. “Je ne rentrerai pas dans les détails, je peux assurer que “ces salauds” découvriront dans l'avenir au bon moment que ce qu'ils avaient prétendu n'est pas vrai”, a affirmé Saïd Assahhaf. Et de poursuivre à propos des bombardements : “Je dis que l'impact de ces bombardements est anecdotique et qu'il le demeurera”. Tout en infirmant l'avancée des forces de l'“ennemi”, il s'est exprimé sur le bilan des victimes enregistrées depuis mardi dernier, en signalant que 24 Irakiens ont péri et 200 autres ont été blessés suite aux bombardements sur les gouvernorats de Ninivi, (Nord), de Babylone et Al-Mouthanna (Sud). Un porte-parole militaire irakien a, également, démenti la destruction d'une division d'élite de l'armée de Saddam Hussein. “Au contraire, la division Bagdad conserve sa cohésion et continue d'avoir un moral de fer. Elle n'a subi aucune perte et est prête à affronter l'ennemi et à le détruire”, précise-t-il. Les frappes des forces de la coalition ont touché aussi, hier, une maternité du Croissant-Rouge irakien. En effet, cette clinique a été soufflée en plein jour par un bombardement qui visait la foire internationale de Bagdad et qui a fait un mort et une dizaine de blessés Le principal complexe présidentiel du palais de la République a été la cible d'un raid pour le 3e jour consécutif. Selon la chaîne Aljazeera, des bombardements ont visé la périphérie ouest de la ville de Mossoul. Des avions B-52 ont largué des bombes sur cette région. Les forces britanniques ont maintenu le siège de Bassorah, en pilonnant les positions des troupes de Saddam. Et selon le ministre irakien de la Défense, les combattants ont tué 19 soldats de la coalition et descendu trois hélicoptères près de Bassorah. Dans un nouveau message lu en son nom à la télévision irakienne, le président Saddam Hussein a exhorté les Irakiens à combattre les “envahisseurs”, promettant la “victoire” à son peuple. Il a affirmé dans le même message que son armée n'avait engagé, pour le moment, que “moins du tiers de ses forces”. Sur un autre plan, il faut signaler que le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a obtenu des autorités turques que les forces américaines puissent être ravitaillées via Ankara. De plus, il a dit que l'armée turque n'a aucune raison de franchir la frontière irakienne, la situation étant sous contrôle en raison de la présence des troupes de Bush dans le nord de l'Irak. Néanmoins, la population irakienne fait face actuellement à une crise humanitaire majeure. R. H.