La ville de Mila est devenue une destination bihebdomadaire de toute une population de vendeurs de la fripe, qui investissent pratiquement tous les quartiers nord de la ville. Tous les mardis et samedis, le même décor d'étals de fortune est planté dans la cité Bensalah, au grand dam des locataires et des fonctionnaires libéraux activant sur les lieux. Exposant vêtements, chaussures, jouets… usagés, ces vendeurs à la criée empoisonnent l'existence des riverains par leurs cris et par les odeurs nauséabondes qui se dégagent des tas de vêtements exposés sur les étals. En effet, tellement ces odeurs sont fétides que l'on se croirait dans un dépotoir. Mais le plus dur reste le squat de tous les espaces communs des locataires. Tous les trottoirs, pratiquement sont coupés à la circulation piétonne. Les riverains, qui ne savent plus à quel saint se vouer, revendiquent la délocalisation de ce marché et d'assainir les lieux. Mais toutes leurs doléances, adressées aux responsables municipaux, sont restées, jusqu'à présent, lettre morte. “Les samedis et mardis sont devenus, pour nous, des jours d'enfer”, nous dira l'un des fonctionnaires libéraux ayant ses services au rez-de-chaussée d'un immeuble. “Nous avons frappé à toutes les portes, mes confrères et moi, en vain. Si le black-out est maintenu sur cette question, nous nous ferons, certainement, entendre par d'autres moyens”, poursuivra-t- il. En attendant qu'une décision de délocalisation soit prise, les locataires de la cité Bensalah continue à prendre leur mal en patience. Kamel Bouabdellah