À Sidi Bel-Abbès, sur les sept candidats retenus par le PT, trois sont des femmes. Dans certaines régions la parité homme-femme ne se discute même pas tant elle est entrée dans les mœurs politiques. C'est d'ailleurs ce que soutient avec force Mlle Bousmaha Houaria, qui a la charge de mener précisément la liste qu'elle préside à la victoire des urnes. “Le Parti des travailleurs vient de casser là un tabou énorme et avec succès”. Mais qui est cette jeune espoir du parti qui fait parler d'elle au chef-lieu et qui a si peur des mots, cette battante tenace et discrète à la fois ? Trente-trois ans, pétulante de santé et pétrie d'ambition, Houaria est d'abord et avant tout une sportive. Elle adore le volley-ball qu'elle a pratiqué pendant de longues années. Curieuse de nature, elle dévore chaque matin tous les journaux locaux et nationaux dans les deux langues. Mais Houaria est aussi une universitaire et même une brillante universitaire. Diplômée du CRF, l'Institut régional de formation des cadres de l'éducation (promotion de 1994), elle occupe un premier poste d'intendante en 1999 au lycée Benaïssa-Bachir à Sidi Bel-Abbès, puis un second au lycée Hoceïni-Hocine où elle exerce encore aujourd'hui. En 2001, elle adhère au parti. “Parce que, explique-t-elle, j'ai trouvé que le discours de Louisa Hanoune était cohérent, qu'elle abordait sans complexe ni calcul les vrais problèmes auxquels elle proposait des solutions, qu'elle soulevait des vraies questions et que ses thèses dans le domaine politique, économique et social avaient leurs sources dans la réalité quotidienne du terrain et dans le vécu des Algériens”. Outre une casquette de syndicaliste de l'UGTA qu'elle a toujours portée, la nouvelle recrue, qui se reconnaît très facilement dans la démarche de son nouveau parti, s'engage dès lors à fond dans le combat partisan. Elle enfile pendant un an réunions, séminaires et journées d'étude avec la fougue du néophyte qui veut tout de suite en découdre. Son enthousiasme et sa rigueur s'avéreront payants : elle sera élue à la direction nationale sans aucune difficulté. Absolument convaincue de ses convictions, elle espère ratisser large dans une ville qui est la sienne et dont elle connaît parfaitement la composante. C'est par ce type de challenge, pense-t-elle, face aux réalités de tous les jours souvent complexes que le militant trempe son caractère et fructifie son expérience. M. Mohammedi