Ce qui est clair en tout cas c'est que le FLN, qui n'a plus la majorité au sein de la première Chambre du Parlement, se retrouve amoindri face à ses concurrents, ce qui le contraindrait à composer au moins avec l'une des formations de l'alliance présidentielle pour pouvoir imposer ses vues à l'Assemblée. Au-delà du très fort taux d'abstention enregistré à l'occasion de ces élections, le vote a livré une Assemblée nationale aux couleurs politiques hétéroclites, même si le Front de libération nationale, le plus grand perdant de ce suffrage, garde toujours la place de première force politique. Les chiffres officiels, rendus publics hier matin, montrent que le parti de Belkhadem a perdu la majorité absolue et confortable qu'il avait lors de la précédente législature, puisque son score est passé de 199 à 136 sièges. Un énorme recul de 63 sièges grignoté par les autres formations politiques de l'alliance présidentielle, le RND et le MSP, qui ont vu leurs résultats respectifs progresser sensiblement, mais également par les autres candidats. Le parti d'Ouyahia est, en effet, passé de 47 à 61 sièges, alors que celui d'Abou Djerra Soltani a gagné 14 sièges de plus qu'en 2002 où il n'avait pu avoir que 38 sièges. Il faut dire que le score enregistré par le FLN tranche tristement avec l'enthousiasme affiché par ses responsables lors de la campagne électorale qui n'hésitaient pas à crier à qui voulait les entendre que leur formation réalisera un raz-de-marée. Ce qui est clair en tout cas, c'est que le FLN, qui n'a plus la majorité au sein de la première Chambre du Parlement, se retrouve amoindri face à ses concurrents, ce qui le contraindrait à composer au moins avec l'une des formations de l'alliance présidentielle pour pouvoir imposer ses vues à l'Assemblée. Cependant, malgré le fait que les résultats réalisés par le RND et le MSP aient connu une certaine progression, le score obtenu par le trio de l'alliance, lui, a connu un net recul en passant de 284 sièges dans la précédente législature à 249 sièges. Il est toutefois clair que, une fois de plus, l'alliance présidentielle conserve la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée. Elle n'aura donc pas besoin de contracter des accords avec d'autres formations politiques pour imposer ses choix au sein de l'institution. Ces résultats doivent se répercuter d'une façon ou d'une autre sur la composition du gouvernement et l'on devrait assister à un rééquilibrage dans le partage des portefeuilles ministériels, même s'il apparaît clair que le FLN va garder les commandes sur le gros de la machine. Mais, dans tous les cas de figure la recomposition doit se faire à son détriment. L'autre enseignement de ces élections concerne le score insignifiant réalisé par l'ancien parti de Djaballah, le MRN en l'occurrence. Alors que dans la précédente législature, il occupait au sein de l'Assemblée la troisième place en termes de nombre de députés avec 43 sièges, devançant même le MSP, cette fois-ci il n'a pu récolter que 3 sièges. L'opposition interne, qui s'est manifestée contre Abdallah Djaballah, allant jusqu'à l'exclure du parti, n'a, en fin de compte, pas pu convaincre l'électorat traditionnel de cette formation islamiste dans son giron. L'appel de Djaballah au boycott semble avoir été entendu par les sympathisants de cette mouvance. La “part” des indépendants n'a relativement pas évolué. 33 sièges arrachés contre 30 en 2002. Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune peut, lui, s'estimer heureux du résultat qu'il a réalisé lors de cette bataille électorale puisqu'il arrive même à améliorer le score de 2002 de 5 sièges, passant de 21 à 26 députés. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi, qui était absent de la précédente législature suite à la décision prise de boycotter le scrutin en raison des évènements de Kabylie, revient à l'Assemblée en enregistrant le même score qu'il avait réalisé en 1997. Il place donc 19 députés. Finalement, le boycott auquel avait fait appel le Front des forces socialistes à l'occasion de ces élections n'a pas profité au parti de Saïd Sadi. D'autres formations politiques, de moindre calibre, qui faisaient partie de la précédente Assemblée ont pu améliorer leurs scores respectifs, à l'image du Front national algérien (FNA) qui passe de 8 à 13 députés, du Parti pour le renouveau algérien (PRA) et du Mouvement de l'entente nationale qui placent, chacun, 4 députés contre un seul en 2002. Par ailleurs, plusieurs formations viennent de faire leur entrée à l'Assemblée même si leurs scores demeurent dérisoires. C'est en effet le cas pour le MNND (7 sièges), le MJD (5 sièges), l'ANR (4 sièges), le Mouvement El-Infitah (3 sièges), le Fnic (3 sièges), AHD54 (2 sièges), le PNSD (2 sièges), le RPR (2 sièges), et enfin le RA, le FND et le MDS qui récoltent chacun un seul siège. Hamid Saïdani