Abou Djerra Soltani a estimé que sa formation politique a enregistré une nette progression car le nombre de ses représentants est passé de 38, lors de la précédente législature, à 52 députés dans la toute nouvelle Assemblée. “Nous ne sommes pas ceux qui avons saboté la fête.” C'est ce qu'a déclaré Abou Djerra Soltani, répondant à la question d'un journaliste sur le faible taux de participation aux législatives, et ce, lors du point de presse tenu hier au Centre international de presse par le président du MSP. Pressé de questions pour nommer ceux qui ont “saboté” ladite fête, le premier responsable du parti a éludé la question. Intervenant pour commenter les résultats des dernières législatives, Abou Djerra Soltani a estimé que sa formation politique a enregistré une nette progression, car le nombre de ses représentants est passé de 38, lors de la précédente législature, à 52 députés dans la toute nouvelle Assemblée. “Nous avons fait une progression de 14%”, affirme le premier responsable du MSP. Ce dernier se réjouit aussi que son parti ait réussi à drainer 120 000 nouveaux électeurs. Tout en se réjouissant des résultats obtenus par sa formation politique, il regrette par ailleurs : “Selon nos estimations, le MSP devait recueillir 30% des suffrages. Le peuple a tranché en toute souveraineté et nous respectons son choix.” Quant aux conditions dans lesquelles s'est déroulé le vote de manière générale, il affirme que son parti ne présentera au Conseil constitutionnel que des plaintes fondées car comportant des preuves. Revenant sur le document envoyé par M. Bouchaïr, président de la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives (CPNSEL), Abou Djerra Soltani déclare : “Je ne comprends pas comment on peut saisir par écrit le président de la République sur une fraude généralisée sur tout le territoire national, pour remettre en cause ce même document quelques heures après. Ce n'est pas du tout logique.” Quand bien même le taux d'abstention est élevé, il a tenu tout à remercier le peuple algérien qui a voté malgré les menaces et “quelques explosions au quartier de Daksi à Constantine”. Justement, concernant ce fort taux d'abstention, il promet que sa formation politique étudiera ce phénomène pour en tirer les leçons pour les futures législatives. “J'ai entendu à la télévision, comme tous les Algériens, les commentaires spontanés de certains de nos citoyens qui ont reproché aux députés d'oublier leurs électeurs tout au long de la législature. Ces mêmes députés ne reviennent à leur circonscription que lors des campagnes électorales”. Toujours à propos de ce phénomène, il tient à préciser qu'en Algérie, il n y a aucun texte qui exige un taux de votants pour valider une élection. “Les textes en vigueur font du droit de voter un droit constitutionnel et les citoyens sont libres aussi de ne pas voter ou de voter blanc”, explique-t-il. Il n'omet pas de rappeler que le nombre de bulletins nuls avoisine le million, un autre phénomène qu'il juge anormal. “Nous pensons que cela est dû au fait que beaucoup d'électeurs sont illettrés et ils n'ont pas pu bien distinguer les photos des têtes de liste d'autant que les bulletins sont imprimés en noir et blanc. Nous reconnaissons aussi que beaucoup d'électeurs ont préféré carrément voté blanc”, ajoute-t-il. Il se félicite, par ailleurs, des résultats obtenus par la coalition présidentielle dont les 3 partis (FLN, RND et MSP) sont le trio gagnant à l'échelle nationale. Il confirmera la continuité du travail en harmonie de cette coalition soutenant le programme du président de la République. Quant à la nomination d'un nouveau gouvernement, le premier responsable du MSP tient à rappeler que cela relève des prérogatives du premier magistrat du pays qui pourra changer de gouvernement quand il le veut ; “dans quelques jours, ou après les élections locales qui auront lieu en octobre prochain”. Il affirme, par ailleurs, que son parti ne formulera aucune exigence pour continuer à faire partie de la coalition et qu'il ne réclamera pas un nombre plus important de portefeuilles ministériels dans le prochain gouvernement. Il réitère tout de même la position de son parti politique qui demande la levée de l'Etat d'urgence : “Nous représenterons de nouveau cette proposition de loi lors de la nouvelle législature, comme nous réactualiserons les 10 autres projets que nous n'avons pu faire voter auparavant.” Il promet enfin que les députés de son parti, qui assurent déjà des permanences dans leur circonscription, seront plus à l'écoute de leurs électeurs. Il espère que les autres députés des autres partis agissent de la sorte pour éviter à l'avenir de tels taux de participation. Pour rappel, les militants du MSP étaient mobilisés le jour du scrutin dans les bureaux de vote, dans les sièges de wilaya et au siège national du parti à El-Mouradia à Alger. Une salle aménagée en centre des opérations est occupée par des militants disposants tous d'une ligne téléphonique pour être en contact avec les bureaux des wilayas. Les cadres du parti ont relevé dès la matinée de jeudi, certaines irrégularités et s'empressent d'en informer les journalistes. C'est ainsi qu'ils révèlent que 135 bulletins ont été glissés, avant le début du vote dans l'urne du bureau numéro 1 du centre de vote Mohamed-Kebir à Rouiba. Les mêmes cadres s'offusquent quant à l'exclusion de leurs militants mandatés, de certains bureaux de vote. Lors d'un point de presse improvisé tenu vers de 19h, Abou Djerra Soltani a tenu à condamner l'excès de zèle de certains commis de l'Etat qui n'obtempèrent pas aux “ordres du président de la République et du ministre de l'Intérieur qui ont insisté sur la transparence de ces élections”. Amar Ghoul, lors de son passage au siège national, a déclaré avoir chargé son père de voter à sa place en lui signant une procuration en bonne et due forme. Le jour du scrutin tous les militants du parti croyaient dur comme fer, qu'ils allaient obtenir la deuxième place, juste derrière le FLN. Saïd Ibrahim