Le rythme d'enrichissement du pays reste trop insuffisant pour inverser la tendance en matière de chômage. Une étude sur la situation macroéconomique de l'Algérie, au cours des années 2001 et 2002, vient d'être établie par le bureau Nara Consulting basé à Paris. Pour l'exercice précédent, les premières statistiques publiées laissent apparaître, note le bureau de consulting, les grandes tendances suivantes : “Une accélération modeste de la croissance économique malgré un ambitieux programme de relance économique, un recul de l'inflation, le maintien d'un équilibre budgétaire, malgré une hausse de plus de 16% des dépenses budgétaires, (notamment les dépenses d'équipement liées au plan de relance économique), un confortable solde positif de la balance courante induisant une nouvelle accumulation des réserves de change et qui confirme le raffermissement de la position extérieure du pays, un statu quo dans le processus des réformes structurelles et la montée de fortes tensions sociales.” Sur ce dernier point, le bureau n'enregistre aucune avancée significative durant l'année 2002 et ce, malgré un discours politique très volontariste. En matière de croissance économique, un indicateur clé, au regard du rythme d'enrichissement du pays ainsi que de l'emploi, il estime que le taux de croissance est de 3,10% contre 2,10% en 2001. Ce résultat reste insuffisant. A titre de rappel, les experts s'accordent à souligner qu'il faut un taux de croissance minimal de 7%, maintenu pendant une longue période, pour inverser la tendance en matière de chômage. Nara Consulting constate qu'aucune évolution significative n'a été relevée pour ce dernier agrégat économique. “Le taux de chômage reste supérieur à 30%. Il continue de toucher massivement la jeunesse.” Autre indicateur important : l'inflation. Le bureau de consulting estime qu'elle est de nouveau en recul, à moins de 2%, et ce, après la légère hausse de 4,20% observée en 2001. Autre facteur clé de mesure des résultats économiques : le flux d'Investissements directs étrangers (IDE). “Le flux d'IDE est évalué à 1,2 milliard de dollars pour l'année 2002. La quasi-totalité de ce flux a été orientée vers le secteur des hydrocarbures”, note l'étude. Le bureau rappelle les résultats positifs en matière de réserves de change, du stock de la dette extérieure, du solde du compte courant... Il conclut ainsi l'étude : “l'Algérie continue de vivre une situation paradoxale. Face à une insolente consolidation des équilibres financiers internes et externes, on observe que la croissance reste faible et en deçà des potentialités que recèle le pays (...) Cette situation paradoxale démontre que la relance d'une croissance élevée et durable ne relève pas uniquement en Algérie d'un problème de ressources financières disponibles mais passe aussi par de profondes réformes structurelles. En la matière, le statu quo observé en 2002 soulève de nombreuses interrogations.” Ainsi, les excédents financiers enregistrés en 2000, 2001 et 2002, sans précédent dans l'histoire du pays, n'ont pas permis d'atteindre des taux de croissance élevés sans lesquels il serait vain de s'attendre à une amélioration de la situation économique et sociale du pays. N. R.