En dehors des hydrocarbures, l'UE reste, selon une étude d'évaluation, de loin le premier client de l'Algérie. L'accord d'association avec l'Union européenne n'a pas eu d'effets significatifs sur le commerce extérieur de l'Algérie. Le partenariat, entré en vigueur en 2005, n'a pas eu d'impact sur les importations en provenance du vieux continent et les exportations vers ce dernier. C'est l'une des conclusions à laquelle est arrivée une étude visant à faire une première évaluation de la mise en œuvre de cet accord. Une chose est certaine, souligne cette étude, globalement, la part de l'UE dans les importations algériennes a très légèrement diminué entre 2002 et 2007. En dehors des hydrocarbures, l'UE reste de loin le premier client de l'Algérie. Le constat établi par un groupe d'experts, conduit par M. Nancy, un professeur d'université, relève que les trois principaux fournisseurs et clients européens de notre pays sont la France, l'Italie et l'Espagne. En outre, le “démantèlement tarifaire appliqué aux produits importés de l'UE et d'autres pays n'a engendré ni détournement ou dérivation du flux des échanges, ni création supplémentaire de commerce”, explique, dans un communiqué, l'Unité de gestion du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (UGP). Au plan macroéconomique, la mission d'évaluation estime que l'accord a entraîné des “coûts à court terme sur les recettes fiscales et douanières, un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures et une insuffisance dans l'ouverture des entreprises nationales à la concurrence internationale”. Il est à noter que chaque ministère et autres institutions concernés par ce partenariat avec l'UE ont été destinataires d'une copie de cette étude. Certains ont approuvé les conclusions de la mission, alors que d'autres ont apporté des critiques, affirmera M. Aïssa Zelmati, directeur de l'UGP, au cours d'une rencontre hier à Alger. Reprenant les résultats de l'équipe d'experts, ce responsable indiquera que le flux financier entrant des pays européens a presque doublé en 2006 et en 2008. Toutefois, nuancera-t-il, “l'étude ne se prononce pas sur les effets des récentes mesures relatives à l'investissement adoptées en Algérie en matière de commerce ou d'investissement étrangers, les statistiques de l'exercice 2009 n'étant pas encore disponibles”. Pour l'UGP, compte tenu du fait que cette étude est intervenue dans un délai relativement proche de l'entrée en vigueur de l'accord, il est encore trop tôt de pouvoir tirer des conclusions définitives qui permettraient de se prononcer objectivement sur les effets réels de celui-ci. Selon elle (UGP), il faut un délai de 10 ans pour effectuer une évaluation objective et précise de l'accord d'association. Ainsi, on devra attendre encore cinq autres années pour pouvoir mesurer l'impact de ce vaste espace d'échanges entre l'Algérie et l'UE. Si l'on se réfère aux dires des dirigeants de cette structure, on se demande alors pourquoi avoir commandé cette étude. Ont-ils exécuté une instruction émanant des deux parties ? Même si des potentialités d'exporter des produits algériens existent, il n'en demeure pas moins que les entreprises algériennes doivent se doter d'une culture d'exportation pour se placer sur le marché européen où la concurrence bat son plein. Par ailleurs, l'UGP avance un bilan positif de ses activités réalisées depuis en 2010. Elle a clôturé trois projets de jumelage institutionnels (un outil de coopération entre un service public d'un pays partenaire et l'institution équivalente dans un Etat membre de l'UE) et cinq opérations de Taiex (un instrument pour une assistance technique et échange d'informations). L'un des trois appels d'offres pour jumelage a concerné la Direction générale des impôts. Il est question d'améliorer les relations de l'administration fiscale avec les contribuables. Ce projet coûte 900 000 euros. Le deuxième est un appui au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (Mipi) dans le but de préparer les accords avec l'UE dans le domaine de l'évaluation de la conformité, d'un montant de 1 million d'euros. Afin d'améliorer la qualité de l'eau qu'elle distribue dans ses réseaux, l'Algérienne des Eaux a sollicité l'UGP pour un projet de jumelage estimé à 900 000 euros.