Le Cnes trouve ce résultat, pourtant appréciable, insuffisant par rapport “aux performances souhaitées, en contexte d'aisance financière prolongé”. “La connaissance du chômage et encore moins le combat pour sa réduction ne semblent pas inscrits au centre de l'administration en charge de cette question”. C'est ce que souligne le Cnes dans un communiqué sur les auditions, organisées du 3 au 15 mars 2003, relatives à la conjoncture économique et sociale du 2e semestre 2002. Le Conseil national économique et social estime que cette passivité se nourrit “d'une vision fataliste et d'un attentisme contemplatif” devant les retombées attendues du plan de soutien à la relance économique et du Plan national de développement agricole (PNDA). Le Cnes, dans son communiqué, précise que l'absence d'intervention et d'effort de rationalisation et d'optimisation des opportunités d'emploi se conjugue à l'inertie observée face à l'élargissement préoccupant de la sphère informelle et des zones de non-droit “dont on semble attendre des solutions alternatives en matière de création d'emploi”. Le Cnes pense que le Pnda et le Psre devaient constituer un cadre privilégié pour la prise en charge des déficits sociaux, “à défaut d'articulation stratégique et de prolongement sur une relance durable”. Le Cnes trouve difficile d'apprécier les retombées “certes évidentes”, de ces programmes, en attendant une évaluation précise des résultats officiels atteints à la fin 2002, en matière d'emplois créés ainsi que sur l'amélioration du cadre de vie dans les zones défavorisées. Toutefois, le Cnes note que le Produit intérieur brut (PIB) affiche un taux de croissance, “à consolider”, de 4,1%, en augmentation par rapport à celui de 2001. “Ce résultat semble confirmer le retour sur le chemin de la croissance, après une décennie de dépression de l'économie nationale”. Cependant, le Cnes refuse de se prononcer sur la durabilité de ce retour à la croissance. C'est que le Cnes trouve cette croissance, pourtant appréciable, insuffisante par rapport “aux performances souhaitées, en contexte d'aisance financière prolongée et en deçà des défis dictés par l'ampleur des déficits sociaux et particuliers du chômage”. D'autant que le cadre monétaire et macroéconomique affiche une stabilité, note le Cnes. Une stabilité qui prolonge celle de l'année 2001. Les agrégats extérieurs continuent d'afficher des performances aussi satisfaisantes que celles des deux dernières années, comme témoigne l'excédent de la balance des paiements, l'important volume des réserves de changes et la diminution de l'encours de la dette extérieure, facteurs de préservation de l'équilibre externe, à moyen et long terme. La Banque d'Algérie, dans un bilan, affirme que les réserves de changes accumulées par l'Algérie sont estimées, au 31 décembre 2002, à 23,1 milliards de dollars. L'encours de la dette à moyen et long terme est évalué à 22,54 milliards de dollars. Le service de la dette s'élève à 4,15 milliards de dollars en 2002 contre 4,464 milliards de dollars en 2001. Le ratio du service de la dette (rapport remboursement et exportation) a lui aussi baissé passant de 22,21% à 21,68%. La stabilité financière et monétaire est confirmée, selon le Cnes, par la tendance désinflationniste. Le taux d'inflation a baissé à 1,4%. En matière de commerce extérieur, le Cnes note une augmentation des importations de 30% par rapport au second semestre 2001. Pour ce qui est de la sphère réelle, la croissance est tirée essentiellement par les hydrocarbures, les PTP et les services et accessoirement par l'industrie. Le secteur agricole a, en revanche, connu une décroissance conséquemment aux aléas climatiques. Le Cnes souligne la persistance “des divergences et des malentendus” sur la question des privatisations des entreprises publiques et de ses conséquences sociales. M. R.