La 22e session du Conseil économique et social est prévue pour les 11 et 12 mai prochains. Quatre rapports seront débattus au cours de cette session. Outre le traditionnel rapport de conjoncture, les conseils du Conseil national économique et social (Cnes) aborderont l'enfance et la délinquance, la communauté algérienne vivant à l'étranger et enfin les risques majeurs. Concernant le rapport de conjoncture, le Cnes souligne que “la connaissance du chômage et encore moins le combat pour sa réduction ne semblent pas inscrits au centre de l'administration en charge de cette question”. Pour le Cnes, cette passivité se nourrit d'“une vision fataliste et d'un attentisme contemplatif” devant les retombées attendues du Plan de soutien à la relance économique et du Plan national de développement agricole (PNDA). Le Cnes, dans son dernier communiqué, sanctionnant les auditions organisées du 3 au 15 mars 2003, relatives à la conjoncture économique et sociale du 2e semestre 2002, précise que l'absence d'intervention et d'effort de rationalisation et d'optimisation des opportunités d'emploi se conjugue à l'inertie observée face à l'élargissement préoccupant de la sphère informelle et des zones de non-droit “dont on semble attendre des solutions alternatives en matière de création d'emplois”, de l'avis du Cnes. Le Plan national de développement agricole et le Plan de soutien à la relance économique devaient constituer un cadre privilégié pour la prise en charge des déficits sociaux, “à défaut d'articulation stratégique et de prolongement sur une relance durable”. Le Cnes trouve difficile d'apprécier les retombées “certes évidentes” de ces programmes, en attendant une évaluation précise des résultats officiels atteints à la fin 2002, en matière d'emplois créés ainsi que sur l'amélioration du cadre de vie dans les zones défavorisées. Toutefois, le Cnes note que le Produit intérieur brut (PIB) affiche un taux de croissance, “à consolider”, de 4,1%, en augmentation par rapport à celui de 2001. Cependant, le Cnes trouve cette croissance, pourtant appréciable, insuffisante par rapport “aux performances souhaitées, en contexte d'aisance financière prolongée et en deçà des défis dictés par l'ampleur des déficits sociaux et particuliers du chômage”. D'autant que le cadre monétaire et macroéconomique affiche une stabilité, note le Cnes. Une stabilité qui prolonge celle de l'année 2001. Les agrégats extérieurs continuent d'afficher des performances aussi satisfaisantes que celles des deux dernières années, comme témoigne l'excédent de la balance des paiements, l'important volume des réserves de changes. La stabilité financière et monétaire est confirmée, selon le Cnes, par la tendance désinflationniste. Le taux d'inflation est passé à 1,4%. En matière de commerce extérieur, le Cnes note une augmentation des importations de 30% par rapport au second semestre 2001. Pour ce qui est de la sphère réelle, la croissance est tirée essentiellement par les hydrocarbures, les BTP et les services et accessoirement par l'industrie. Le secteur agricole a, en revanche, connu une décroissance conséquemment aux aléas climatiques. Le Cnes souligne la persistance “des divergences et des malentendus” sur la question des privatisations des entreprises publiques ainsi que sur ses conséquences sociales. M. R.