Préconçu par les Thevestins d'antan qui avaient l'idée de construire une retenue d'eau à l'endroit précité, les pierrailles et les vestiges en témoignent, puis durant la période coloniale — les Français avaient eu la même idée —, mais comme la zone était sur l'axe frontalier considéré par l'administration coloniale comme “région à haut risque”, le projet de la construction du barrage a été délaissé. Après une réticence angoissante, les autorités locales ont finalement décidé de construire un barrage de moyenne capacité à Safsaf El Ouessra, une région semi-aride distante de 35 km du chef-lieu de la wilaya, Theveste, sur un grand oued qui se ramifie en plusieurs conduits qui forment naturellement le tracé de la frontière algéro-tunisienne (selon le relief géographique de la région). Ces ramifications se déversent dans un autre oued limitrophe à la région de Bir El Ater appelé oued Lamdiaâ qui se déverse chez nos voisins tunisiens qui en profitent de cette déperdition des eaux naturelles. Ces eaux pourraient être destinées à l'irrigation des terres agricoles de la région et aussi pour l'alimentation en eau potable des régions de Bir El Ater-Djebel El Onk qui souffrent de sécheresse, surtout durant l'été. Les travaux de réalisation du barrage ont commencé au mois de juin 2006. En effet, la plate-forme de génie civile a été confiée au géant algérien du béton armé, Cosider comme sous-traitant avec l'entreprise mère qui se chargera de la construction de la digue. pour les études techniques, elles ont été attribuées à des Français dont un représentant se trouve à Tébessa. La capacité de la retenue du barrage de Safsaf est de 19,5 millions de mètres cubes. Le coût de réalisation est estimé de 3, 55 milliards de DA pour un délai de 24 mois. Selon une source d'information technique, lors de la construction de la plate-forme du barrage, plusieurs problèmes d'ordre technique et géographique sont apparus. Ces facteurs intrinsèques relatifs à l'infiltration des eaux sont dus à la nature des strates géologiques du terrain, qui est à 99% argileux et composé essentiellement de couches marneuses (marnes), roches plastiques et poreuses, ce qui ne lui permet pas de retenir l'eau et cause des infiltrations épineuses. D'autres facteurs extrinsèques à moindres risques sont en relation avec l'évaporation surtout durant l'été. Pour le premier problème, des solutions urgentes sont en cours de réflexion et d'approbation par le bureau du service technique qui propose la construction en béton armé, constitué d'un ciment spécial. L'apport du ciment résoudra probablement le problème des infiltrations. Une fois réalisé, le barrage de Safsaf constituera un atout essentiel pour le développement local, à savoir l'irrigation des terres agricoles, au retour de plusieurs familles qui ont quitté la région. De plus en plus de jeunes et d'autres familles se préparent, déjà, à quitter les villes et parient sur l'utilité du barrage avec l'ambition de réussir pleinement leur vie. Rappelons qu'au début du mois en cours, le ministre des Ressources en eau a visité le site de construction du barrage avec une délégation officielle, composée d'autorités locales et centrales pour constater l'avancement des travaux. Mâalem Hafid