Face à la menace de recourir à une grève générale si une prime de départ volontaire n'est pas versée à tous les employés des hôtels publics de l'est du pays à privatiser, le processus de cession a été mis en veilleuse en attendant de désamorcer la crise. Le conflit opposant le holding Gestour, en charge des hôtels publics, au collectif des travailleurs des hôtels en phase de cession, le Chelia (Batna), le Salem (Skikda) et Bougaroun (Collo) est en train de trouver un dénouement qui garantit le minimum d'intérêts aux deux parties. “Après le gel du préavis de grève, l'heure est à la concertation”, nous précise une source syndicale proche du dossier. Cette tendance à l'apaisement nous a été confirmée, hier, par les représentants de l'EGT Est, entreprise mère des trois hôtels et dont le siège social est situé à Constantine. Selon nos interlocuteurs, une commission mixte regroupant des représentants de l'employeur et des travailleurs a été déjà installée. Elle procède à l'identification du personnel concerné par la prime de départ volontaire, pomme de discorde. Pour rappel, la veille de la signature des contrats de cession de l'hôtel Salem, un 4 étoiles situé à Skikda, le syndicat de l'entreprise a exigé le versement d'une prime de départ à l'ensemble du personnel des trois hôtels en phase de cession. Pour faire entendre sa voix, le collectif des trois établissements a introduit un préavis de grève. D'autre part, l'employeur, l'EGT Est, agissant pour le compte de Gestour, a proposé, lui, une solution au cas par cas. Le personnel des hôtels en phase de cession est classé en trois catégories. La première regroupe ceux ayant atteint l'âge de la retraite, bénéficiant donc d'une promotion de deux catégories en vertu des termes de la dernière convention collective. La seconde regroupe les employés dont le souci majeur est la préservation de leur poste de travail et qui veulent continuer à exercer avec le nouvel acquéreur. Ces derniers bénéficieront d'une prime sur le capital de cession allant de 1 à 10%. Enfin, la dernière catégorie regroupe ceux qui ne peuvent pas bénéficier, de par leur jeune âge, du départ à la retraite et qui ne veulent pas être repris par le nouveau propriétaire. Ces derniers sont éligibles au départ volontaire. Afin de surmonter l'épineuse question du financement de cette prime, une rencontre a réuni, avant-hier, la direction de l'EGT Est au futur acquéreur des deux hôtels Salem de Skikda et Chelia de Batna, M. Yahiaoui en l'occurrence. Ce dernier, selon nos mêmes sources, a accepté de prendre en charge le surcoût lié au financement du départ volontaire de la troisième catégorie. Reste à savoir si la solution à trois variantes continuera à faire l'unanimité au sein des employés de l'EGT Est dont l'ensemble des établissements sont à privatiser. Anticipant sur d'éventuelles crises, le P-DG de l'EGT Est, M. A. Lakehal Ayat, nous révéla qu'il sera, dorénavant, demandé aux travailleurs de choisir entre le départ volontaire et leur maintien avant même le lancement des appels d'offres afin d'inclure cette donne lors des négociations. “Il est doublement préjudiciable pour le Trésor public, le fait de favoriser les acquéreurs potentiels qui s'engagent pour le maintien des postes de travail et des acquis socioprofessionnels pour, ensuite, voir ce même personnel partir avec une prime de départ”, explique le responsable de la chaîne hôtelière publique qui précise, toutefois, que les appréhensions des travailleurs sont légitimes. En effet, dans les cahiers des charges de cession, les investisseurs qui acceptent de maintenir aussi bien les emplois que l'activité des établissements bénéficient de plusieurs points, soit un manque à gagner pour le vendeur qui est l'Etat. Mohamed Ben