Les conditions d'exercice de la franchise en Algérie ne sont pas encore favorables. Les insuffisances, qui caractérisent l'environnement urbanistique et foncier, juridique et réglementaire et financier ainsi que celui du marché, constituent en fait des barrières pour l'accès à ce mode de commerce. Un paysage urbanistique disparate, une rareté des pôles d'attraction commerciale, une offre foncière insuffisante engendrant une inflation, des exigences restrictives de création d'activité de revente en l'état de produits importés soit un capital social de 20 millions de DA, une technologie de la franchise non diffusée… sont autant de paramètres qui freinent l'émergence de ce système dans notre pays. Toutefois, la franchise est encouragée en Algérie par une demande de consommation latente des élites, des secteurs d'activité émiettés. Cette forme de commerce organisé vit néanmoins une certaine dynamique naissante. Le constat émane du cercle algérien d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) qui estime le nombre d'enseignes franchisées en Algérie demeure insignifiant en comparaison aux potentialités existantes. En Egypte, il (le nombre) est passé, entre 1996 et 2006, de 25 à 260 enseignes. Il est passé durant la même période de 200 à près de 500 enseignes en Afrique du Sud, et de 37 à 310 enseignes au Maroc. Dans tous ces pays, relèvera le Care, la franchise a concerné aussi bien le secteur de la distribution que celui de la production. Pour l'Algérie, seule une vingtaine d'enseignes ont été concrétisées. La franchise de la production en Algérie représente près de 20% seulement de l'ensemble des entreprises franchisées et demeure ainsi faible comparée à celle de la distribution. Pour cela, le Care recommande une forte représentation professionnelle, un développement de la technologie de la franchise, un cadre légal d'exercice de ce système, des aides à la création et des financements adaptés et une reconnaissance des droits de marque. La franchise stimule, indiquera cette organisation, la croissance et le développement des PME ainsi que l'emploi. “Les PME franchisées sont mieux placées pour concurrencer les grandes compagnies et les filières intégrées grâce aux économies d'échelle”, soulignera cette association dans l'un des ses rapports. Le franchisage, selon le Care, est une méthode efficace pour fournir des biens et services souvent non disponibles dans le pays. Grâce à ce mode, des programmes de formation et de transfert de technologie sont introduits. L'achat d'une franchise répond aussi à des besoins d'appui et de bénéfice d'expérience. L'interdépendance entre le franchiseur et le franchisé et la bonne gouvernance de l'ensemble de l'affaire font de ce modèle un mode de business de plus en plus important et bénéfique. Le franchiseur aura à assurer un investissement en capital, en savoir-faire et apporter son expérience tandis que le franchisé garantira un apport additionnel en capitaux et doit être motivé à fournir les efforts requis dans ce projet. Le franchisage est donc une alliance stratégique entre les deux parties avec des intentions claires à coopérer et à partager les bénéfices, à travers une clarté permanente des rôles de chacune d'elles. Cela passe impérativement, en revanche, par un accompagnement d'un partenaire financier qui saura développer des produits adaptés à ce type d'affaires et en participant au financement des projets de mise à niveau des enseignes existantes… Badreddine KHRIS