Résumé : Aziza réussit à se faire délivrer un acte de naissance à force de prier l'agent qui avait connu son père. Elle rentre chez Abderrahman où elle loge dans la chambre d'ami. Elle se rend compte que quelqu'un a fouillé son sac. Houria demande à lui parler… Aziza-Zizou regrette de ne pas avoir mis de cadenas à son sac. Maintenant que Houria a jeté un coup d'œil sur ses affaires, elle doit avoir deviné. Peut-être même qu'elle a déjà mis au courant son mari Abderrahman. Elle se demande ce qu'elle allait lui dire. Mais pourquoi cela lui arrive maintenant alors qu'elle vient d'obtenir un acte de naissance ? - Comment as-tu osé ? Alors qu'il te faisait confiance ? l'interroge-t-elle en lui jetant les serviettes hygiéniques. Alors, comme ça, tu as une petite amie ! - Comment ? - Elle les a oubliés chez toi… Comment as-tu fait pour la faire entrer sans que personne ne s'en aperçoive ? lui demande-t-elle furieuse. Dire que Abderrahman te fait confiance ! Il sera bien déçu… Le petit ange imberbe dont tous les garçons se moquent nous a bien eus ! - Je peux vous expliquer, se défend Aziza-Zizou. Je n'ai pas de petite amie… Jamais je ne me serais permis de ramener une fille ! - Alors, explique-moi ! - Promettez-moi de ne pas rire, la prie-t-elle. - Et puis quoi encore ? - C'est que… j'ai des hémorroïdes et c'est pourquoi je m'en sers… Jamais une fille n'est venue dans ma chambre… Houria le regarde longuement. - Oh, je suis désolée, s'écrie-t-elle, honteuse d'avoir tiré des conclusions hâtives. Mais pourquoi n'es-tu pas allé voir un médecin ? - Demain… C'est à cause du café et des épices, dit Aziza-Zizou, soulagée que son mensonge excuse la présence des serviettes. Pourquoi avez-vous fouillé ? Houria a un geste las de la main. Elle n'a pas fouillé. - La femme de ménage a mal posé le sac sur la commode et son contenu s'est renversé. Jamais je ne me serais permise de fouiller, réplique-t-elle. Seulement, j'étais sous le choc. Il faut me comprendre ! Je te demande pardon… - Ce n'est rien ! La jeune fille est trop heureuse et soulagée pour lui tenir rancune. L'incident est clos. Houria ne tarde pas à la laisser dans sa chambre. Aziza-Zizou ferme la porte à clef et là, elle se débarrasse de sa casquette et se met à l'aise. Elle enlève la bande élastique et libère sa poitrine. Si elle continue à prendre des formes, la bande ne pourra plus la dissimuler. Et puis, le fait qu'elle n'ait pas de poils l'agace. Dès le lendemain, elle se rend chez un spécialiste et elle réussit à le convaincre de lui prescrire des hormones. En prétextant faire du culturisme et avoir besoin d'aide pour développer ses muscles… - Mais il ne faut pas en abuser... Sinon vous allez devenir viril… - Avoir un duvet ? - Oui et sur une jeune fille, c'est disgracieux, lui dit le spécialiste. Suivez bien mes instructions… Aziza est bien décidée à ne pas les suivre. Durant les mois suivants, elle double la dose. Dès qu'apparaissent des poils, elle s'empresse de se raser. Et elle les laisse repousser, sans jamais plus y toucher. Elle n'a pas de barbe fournie mais une ombre qui convainc ses collègues et les clients. Seulement, après quatre années de prise d'hormones, le problème de sa poitrine se pose toujours. Et elle tient à y remédier définitivement en ayant recours à la chirurgie… ADILA KATIA (À suivre)