Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, effectue depuis hier sa première visite en Espagne depuis son installation à la tête de l'ONU en janvier dernier, pour parler, notamment, de l'avenir du Sahara occidental. Ban s'entretiendra aujourd'hui avec le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, puis avec le Premier ministre Zapatero, avant de dîner avec le roi Juan Carlos. Les rencontres de Ban Ki-moon avec les responsables du pays toujours, aux yeux de la légalité internationale, puissance administrante du Sahara occidental quand bien même l'Espagne a cédé les clefs de sa colonie en 1974, lorsque le général Franco était mourant, précédera de quelques jours le début des négociations, sous l'égide de l'Onu, entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir du Sahara occidental. Madrid, impliqué dans ce dossier, d'abord en tant qu'ancien pays occupant qui n'a pas respecté le processus de décolonisation, puis, en raison de ses liens avec le Maghreb, a effectué, sous la férule de son gouvernement socialiste, un glissement vers une position plus favorable à Rabat. Avant Zapatero, l'Espagne soutenait à l'Onu le droit à l'autodétermination des sahraouis et un référendum sur l'indépendance de son ex-territoire. Durant une visite au Maroc en mars dernier, le chef du gouvernement espagnol avait accueilli positivement un plan de Rabat visant à garder le Sahara occidental sous souveraineté marocaine. Par la suite, Ban Ki-moon devait rendre public son rapport sur ce dossier, qui envenime le Maghreb. L'Onu reste attachée à ses principes en matière de décolonisation et les parties belligérantes sont invitées à s'asseoir autour d'une même table à New York. Ban Ki-moon souhaite également la présence des parties concernées, à savoir l'ancienne puissance coloniale et les voisins algériens et mauritaniens. D. B.