Le secrétariat politique du Parti des travailleurs qui s'est réuni hier en session hebdomadaire s'est longuement interrogé, dans un communiqué rendu public le même jour, sur le léger remaniement apporté au gouvernement Belkhadem reconduit dans ses fonctions par le président de la République, ainsi que sur les objectifs des modifications effectuées dans un certain nombre de départements ministériels. Tout en réservant sa position sur le gouvernement issu des élections législatives du 17 mai jusqu'à parution du programme de l'Exécutif, “qui reste le moyen essentiel de jugement car permettant de connaître les véritables intentions et de savoir si le cri de détresse des 65% d'abstentionnistes a été entendu”, le parti de Louisa Hanoune s'est surtout attardée sur le cas de Hamid Temmar dont il n'arrive pas encore à s'expliquer la nouvelle mission qui lui a été confiée. “Le maintien de M. Temmar à la tête du ministère de la Promotion des investissements renforcé par l'Industrie mais expurgé des Participations est-il annonciateur d'une rupture avec la politique de désertification industrielle qu'il a menée ? La suppression des Participations signifie-t-elle que les CPE et SGP dont la fonction était de liquider les entreprises publiques, tous secteurs confondus, seront dissous ?… Signifie-t-il l'annulation des décisions contraires à l'article 17 de la Constitution ?” se demande le PT. Ce dernier considère, d'ailleurs, que “par-delà les hommes, la renationalisation des hydrocarbures en juillet 2006, par des amendements sur le fond dans la loi Chakib Khelil, démontre que quelles que soient les pressions extérieures, il est possible de corriger les orientations politiques porteuses de désastre pour l'économie nationale, pour la nation”. L'autre ministre reconduit dans le nouveau gouvernement Belkhadem et qui essuie les foudres de la formation dirigée par Louisa Hanoune est Rachid Harraoubia, le ministre de l'Enseignement supérieur. Le secrétariat du PT se demande, à ce propos, si ce maintien signifie-t-il “la poursuite de la même politique qui, avec l'introduction du système LMD, est à l'origine du chaos dans les universités et la réintroduction de son projet de loi portant privatisation de l'université”. Il considère, toutefois, qu'une telle option serait “gravissime car détruisant les diplômes nationaux et excluant les enfants de la majorité du peuple de l'accès à l'université”. Sur un autre plan, le PT, qui estime, une nouvelle fois, que “la rupture avec l'économie de bazar appelle la création de ministères de l'Economie et de la Planification, accueille favorablement le transfert de la prérogative de créations d'emploi du ministère de la Solidarité vers celui du Travail”. Il considère, d'ailleurs, que cette réorientation “doit être généralisée pour restituer à chaque ministère ses prérogatives et mettre fin à l'anarchie induite par la création du MPPI”. Pour le PT, parmi “les raisons essentielles” au fort taux d'abstention enregistré lors des législatives du 17 mai dernier “se trouve le rejet clair de la politique des contre-réformes, c'est-à-dire de la privatisation /bradage/fermeture des entreprises, qui est à l'origine du chômage massif, de la détresse des travailleurs et des jeunes, la déréglementation et la dévalorisation des diplômes par les CDD”. Le parti préconise l'ouverture d'un véritable débat national, entre Algériens, “sur la base du bilan des politiques mises en œuvre depuis le PAS dont l'adoption de la loi sur les privatisations en 1995”. Le PT estime, par ailleurs, que “l'organisation des élections locales au mois de septembre prochain risque d'influer négativement sur le taux de participation du fait que la campagne se déroulerait pendant les grandes chaleurs, dans la période des vacances et que le vote coïnciderait avec la préparation de la rentrée scolaire”. H. Saïdani