La promesse paraissait intenable. Elle a pourtant été réalisée. Et c'est une vraie métamorphose qui s'offre aux usagers de l'agence parisienne d'Air Algérie, traditionnel théâtre d'émeutes estivales qui faisaient la joie des touristes japonais, très nombreux dans le quartier huppé de l'Opéra. Désormais, ils pourront ranger leurs appareils photo en passant devant les bureaux de la compagnie nationale : plus de file d'attente, plus de molosses à l'entrée, plus de bagarres. À l'intérieur, l'accueil est courtois et on trouve même des sièges vides pour s'asseoir. Les bureaux ressemblent enfin à ceux de n'importe quelle agence de voyages. Cette métamorphose tient à trois décisions —certes tardives, mais bienvenues — de la direction de la compagnie : la vente libre des billets, l'ouverture anticipée de ces ventes, et la vente par Internet. Lors d'une réunion inédite le 3 mars à Paris avec tous les acteurs concernés par la campagne estivale, M. Benouis avait promis de ne pas attendre la réponse des autorités de l'aviation civile française pour lancer les ventes. Jusque-là, Air Algérie privilégiait quelques agences qui bénéficiaient d'allotements. Depuis le mois de mars, toutes les agences peuvent émettre des billets Air Algérie amenée à modifier en le modernisant son système de réservation. Avec cette décision, les clients ne sont plus contraints de se bousculer à l'agence de l'avenue de l'Opéra. Entre Paris et les dessertes algériennes, plus de 81 000 billets ont été mis en vente sur un total de 751 000 pour toute la France. Déjà, 70% ont été écoulés. Aux deux tiers, ils ont été vendus par les agences. Autre nouveauté : la vente par Internet. Timidement, elle fait ses premiers pas et la compagnie a vendu quelques centaines de billets en Espagne, en Italie, en Belgique, en Allemagne, au Canada aux USA et même au Japon. Les billets payés par carte bancaire sont transmis par courrier. Un prélude à la mise en circulation du billet électronique exigé par l'Iata. Après avoir renouvelé sa flotte, Air Algérie se devait d'harmoniser entre ses moyens techniques et ses méthodes de travail. Ce n'était plus un pari mais une nécessité. Y. KENZY