Interrogé sur la perspective d'un conflit armé avec la Syrie, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a déclaré hier que l'Etat hébreu se prépare à tous les scénarios afin de maintenir sa capacité de dissuasion. Peretz a fait ces déclarations alors que se déroulent des manœuvres d'entraînement militaire simulant une attaque sur une ville syrienne. Lors de cet exercice, le général de corps d'armée, Gabi Ashkenazi, a révélé qu'Israël se préparait à la possibilité de devoir agir sur le front nord, c'est-à-dire sur le territoire syrien. Le ministre de la guerre a ajouté que la voie diplomatique doit rester ouverte. Une façon d'exercer des pressions sur la Syrie dont l'isolement sur la scène internationale a permis à l'Onu d'adopter sa résolution sur la constitution du tribunal international devant juger l'assassinat du Premier ministre libanais Hariri et qui aurait été commandité par Damas, selon le rapport d'une commission onusienne, mais sans que soient apportées des preuves. Pour Israël, les Syriens n'ont pas d'autre solution pour éviter un déluge de feu que d'accepter un processus diplomatique, évidemment à l'aune israélienne. Mais pour Damas, ce n'est que du bombage de torse. Israël, se demandent les Syriens, sont déjà sur deux fronts : au Liban et, bien entendu, en Palestine. D'ailleurs, à la question de savoir si Israël pourrait relancer une autre guerre sur la frontière libanaise contre la milice du Hezbollah, Peretz a répondu qu'il n'existe aucune intention de la sorte. Un tel scénario avait donné lieu au conflit entre le Hezbollah et Israël l'été dernier et ce dernier a reçu la déculottée que les pays arabes réunis n'avaient jamais pu lui infliger. Hier, le cabinet de sécurité israélien se réunissait pour évoquer le sujet de la Syrie, alors qu'était annoncée la décision d'annuler la réunion prévue aujourd'hui entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas. Le négociateur palestinien, Saeb Erakat, a confirmé l'annulation de la réunion annoncée initialement par les services d'Olmert, invoquant un différend entre les deux camps concernant le transfert des taxes que l'Etat hébreu perçoit au nom des Palestiniens. En réalité, Israël refuse d'accepter une demande palestinienne de raviver le cessez-le-feu rompu à Gaza et d'étendre la trêve à la Cisjordanie. Olmert attend de voir ce que décidera l'administration américaine, mais cette dernière a d'autres chats à fouetter, notamment dans ses relations avec le Kremlin. D. B.