L'urgence concerne d'abord les 1,5 million de tonnes de déchets industriels à traiter. Une enveloppe financière de 950 millions de dollars a été dégagée par l'Etat pour créer 50 centres d'enfouissement technique (CET) à travers le pays, en partenariat avec des experts allemands venus proposer leur savoir-faire dans les techniques de gestion des déchets ménagers. Mme Kahina Benhaddadi, responsable de la communication à l'Agence nationale des déchets (AND) au niveau du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, avait déclaré que 8,5 millions de tonnes de déchets doivent être traitées. Plus précise, Mme Benhaddadi, a affirmé que l'urgence concerne les 1,5 million de tonnes de déchets industriels. En sus du statut de l'Algérie qui passe d'un pays agricole à celui de «semi-industrialisé», le facteur humain s'arroge la belle part de cette atteinte à l'environnement. L'oratrice a précisé, lors de son intervention, que le poids des déchets produits par individu est de l'ordre de 0,75kg dans les grandes villes et de 0,50kg dans les villes de moindre densité. Le programme évoqué des 50 CET, se concrétise de jour en jour. Ainsi, après ceux mis en service autour de la capitale, la réalisation d'un grand CET des déchets d'Oran est prévue avant la fin 2009, a-t-on indiqué. Une fois ce CET opérationnel, les trois centres d'enfouissement des déchets existant à Oran seront fermés. Il sera implanté dans une zone isolée d'une superficie de 8 hectares dans la commune de Hassi Bounif à l'est d'Oran. Sa capacité d'enfouissement est de près de 1200 tonnes/jour de déchets. Il englobera les communes d'Oran, d'Es Senia et de Bir el Djir et devra assurer la couverture de 70% des besoins d'une population de près de 1,2 million d'âmes que compte la wilaya. Ce mégaprojet, premier du genre sur le plan de la qualité et du volume, sera doté d'équipements techniques et technologiques modernes et sophistiqués en la matière, a souligné le même responsable. Les travaux d'aménagement du terrain d'assiette s'effectuera avant la fin du premier trimestre 2009 par l'entreprise ayant remporté le marché suite à un avis d'appel d'offres. Au-delà de son impact en matière de protection de l'environnement, ce futur CET va remplacer les autres petits centres d'enfouissement implantés a El Kerma, Aïn El Beida et Bir El Djir, non conformes aux normes internationales. Avec ce projet, le problème de gestion des déchets, de leur enfouissement sera résolu pour la wilaya d'Oran pour une durée de plus de trente ans, souligne-t-on. Ailleurs, à l'extrême nord-est du pays, à El-Tarf plus précisément, un autre CET sera ouvert prochainement, a indiqué mardi le directeur de l'environnement de cette wilaya. Il sera lancé «au cours du mois de janvier prochain, dès la mise en place du budget nécessaire à son fonctionnement», a annoncé M.Faouzi Taamallah. Il soulignera qu'il traitera des déchets ménagers collectés à travers les quatre communes de la daïra du chef-lieu, lesquels avoisinent les 40 t/j. D'un coût de plus de 70 millions/DA, ce CET couvrant une dizaine d'hectares, qui dispose entre-autres d'un incinérateur, créera 20 emplois permanents et plus d'une centaine d'emplois indirects. Il dispose en outre d'un hangar de stockage des déchets solides triés, de fosses d'enfouissement des substances biodégradables, et d'un centre de tri de déchets solides. Son installation contribuera à l'élimination des décharges sauvages dans la daïra d'El Tarf, notamment dans l'agglomération de «Matroha», site qui sera transformé en 2009 en parc d'attraction au profit des citoyens, a indiqué le directeur de l'environnement. Ce même responsable a aussi indiqué qu'une enveloppe financière de 40 millions/DA est prévue pour l'ouverture d'une nouvelle décharge contrôlée dans la daïra de Besbès. La direction de l'environnement d'El Tarf a proposé, dans le cadre du prochain plan quinquennal, la création de nouvelles décharges contrôlées dans les daïras de Dréan, d'El Kala, de Ben M'hidi et de Bouteldja, a encore précisé Taamallah. Celles-ci contribueront à «l'éradication de celles existantes à l'intérieur du tissu urbain et au parc national d'El-Kala en particulier.»