Le cousin de Saddam et dirigeant de l'armée au sud du pays, Hassan Al-Majid est mort, alors que le vice-président, Ezzat Ibrahim, a disparu. La capitale irakienne est encerclée et le régime panique. Les troupes britanniques qui ont investi dimanche la deuxième ville du pays, Bassorah en l'occurrence, affirment avoir découvert le corps d'un des piliers du pouvoir central depuis 1979, à savoir Ali Hassan Al-Majid, général et proche parent du président Saddam Hussein. Cet officier et fidèle serviteur du maître de Bagdad a été envoyé quelques jours avant le début de l'opération “Liberté en Irak” pour diriger l'armée dans la région du sud et notamment sur les frontières avec le Koweït. Depuis son palais, situé dans la ville de Bassorah, ce général surnommé “Ali le chimique” pour avoir gazé les Kurdes en 1988, a tenté d'organiser la résistance aux “envahisseurs”. Pris de court par l'avancée rapide des forces alliées, le cousin de Saddam a perdu le contrôle et a essayé de se replier dans le centre du pays pour échapper au déluge de feu des Américains mais surtout des Britanniques qui assiègent la deuxième ville de l'ancienne dynastie des Abbassides. Son corps a été retrouvé parmi tant d'autres, avant-hier, dans les décombres de sa résidence officielle, bombardée ces derniers jours par les coalisés. Cette perte affectera certainement le raïs qui comptait beaucoup sur cet homme qui a l'expérience dans la gestion des batailles. Al-Majid n'est pas le seul coup porté au maître de Bagdad, qui est sans nouvelle de son bras droit, Ezzat Ibrahim. Ce dernier qui occupe le poste de premier vice-président ferait partie des disparus dans la région de Kirkouk, située au nord du pays. Si la disparition de ce haut responsable se confirme dans les prochaines heures, Saddam aura perdu deux appuis importants sur lesquels il comptait pour faire face aux Américains et sauver ainsi son régime. Un régime qui se fissure davantage avec le flux de rumeurs sur la prise de la capitale irakienne. Les responsables américains accentuent, depuis quelque temps, la pression sur les dirigeants irakiens pour les déstabiliser avant l'assaut final qui sera donné dans les prochains jours. Un haut responsable américain a même laissé entendre que certains dignitaires du régime de Bagdad auraient fui en direction de la Syrie. Sans donner davantage de détails et de précisions sur ce sujet, les membres du cabinet de guerre, travaillant aux côtés du locataire de la Maison-Blanche, cherchent à impliquer Damas dans cette guerre pour justifier l'éventualité de représailles contre le régime de Bachar Al-Assad. Pour l'heure, les informations en provenance du champ de bataille sont contradictoires rendant impossible la vérification des faits annoncés de part et d'autre. La propagande qui fait rage désoriente l'opinion publique. Qui croire ? That's the question. K. A. / M. A. O.