Le ministère allemand des Affaires étrangères a mis en garde, hier, contre les voyages dans le désert algérien. Tout semble indiquer que c'est carrément la panique qui gagne les deux pays, notamment ceux concernés par la disparition de leurs ressortissants. A noter que le dernier chiffre porte le nombre des personnes disparues à 29 (15 Allemands, 8 Autrichiens, 4 Suisses, 1 Néerlandais et 1 Suédois). Au 17 mars dernier, l'Agence de presse algérienne (APS) annonçait la disparition, depuis le 21 février, de huit Européens dont quatre Suisses voyageant à bord d'un véhicule tout-terrain. Les autres sont allemands et circulaient à bord de motos. Les Suisses étaient venus de Ouargla (800 km au sud d'Alger) et se dirigeaient vers Illizi (1 400 km au sud-est d'Alger) à la frontière algéro-libyenne à travers la piste de Belguebour et Oued Smen. Les Allemands à motos venaient de Djanet à une centaine de kilomètres au sud d'Illizi pour rejoindre Ouargla par la même piste. Jusque-là, ces disparitions étaient beaucoup plus attribuées au simple fait de personnes égarées faute de guide pour les accompagner dans ces pistes rarement fréquentées. Mais voilà que d'autres disparitions viennent s'ajouter, donnant libre cours à toutes sortes de scénarios allant de la piste des contrebandiers jusqu'à celle des islamistes. D'autres médias vont jusqu'à incomber cette disparition à des “esprits malins”. Quoi qu'il en soit, c'est le branle-bas de combat en Allemagne et en Autriche qui, semble-t-il, gagnées par la panique. Du côté allemand, cinq policiers fédéraux sont arrivés depuis samedi à Alger en plus d'un agent qui séjournait au pays depuis déjà six jours pour travailler en coordination avec les autorités algériennes. Le ministère allemand des Affaires étrangères, après avoir déconseillé mardi dernier de se rendre dans le Sud algérien a, cette fois-ci, carrément mis en garde contre les voyages dans le désert. A souligner que la mise en garde est le niveau le plus élevé que peut donner le ministère des affaires étrangères aux voyageurs comme c'est le cas en ce moment pour l'Irak et l'Afghanistan. Les Autrichiens, pour leur part, ont également dépêché deux personnes de l'unité de police appelée Cobra. Le dispositif de l'ambassade a été aussi renforcé, depuis samedi, par trois diplomates et deux collaborateurs du ministère de l'Intérieur autrichien. Les cinq personnes connaissent, selon M. Thomas Buchbaum, chef de ce groupe, bien l'Algérie et viennent pour travailler en étroite collaboration avec les autorités algériennes. Pour le moment, aucune information n'a filtré sur les recherches entreprises depuis déjà plusieurs jours, ni même sur l'identité des personnes disparues sauf pour l'un des autrichiens qui serait parent d'un homme politique autrichien très important. D'autres sources nous ont communiqué, hier, qu'un couple autrichien qui a regagné son pays dimanche, après un séjour de huit jours dans la région de Timimoum, a été assailli, hier, par les médias locaux pour témoigner. Contactés par nos soins, ces derniers nous ont assuré avoir passé un agréable séjour et qu'ils étaient repartis avec des souvenirs inoubliables. “Je ne suis pas à mon premier séjour dans le Sud algérien et je ne suis pas le seul, d'autres amis aussi de mon entourage y ont séjourné et depuis des années même. Pas une seule fois nous n'avons été confrontés à des problèmes. Mais il faut dire aussi que nous avons toujours été respectueux de ce grand désert si impressionnant et nous avons toujours pris la précaution d'être accompagnés par un guide”, nous a déclaré Gehardt Gritznig, un Autrichien rentré de Timimoum jeudi dernier. Que s'est-il donc passé pour tous les touristes disparus ? Une coïncidence plutôt curieuse, d'autant plus qu'il s'agit de groupes qui voyageaient séparément. N. S.