Faisant fi de toute forme de respect envers ses employeurs actuels que sont l'Algérie, à travers sa fédération et son équipe nationale, Jean-Michel Cavalli est allé maladroitement s'embourber dans une scabreuse affaire de transfert du milieu de terrain de l'Entente de Sétif, Souleymane Keïta, vers l'AC Ajaccio, alors que vu le contexte actuel de “son” EN qui semble être en passe de rater le train en partance pour Accra après la déculottée du 5-juillet face à la Guinée, il y avait mille et une façons “propres” et pas un brin ambiguës pour s'occuper les méninges. Drôle d'attitude d'un sélectionneur “étranger” qui s'immisce directement dans le transfert d'un joueur “étranger” vers un club “étranger” à partir du championnat algérien ! À la FAF, on est d'ailleurs certains de l'implication directe de Jean-Michel Cavalli dans le “transfert-arnaque” de Keïta vers le club… corse d'Ajaccio. “Nous détenons même des preuves concrètes”, affirme une source fédérale, sans pour autant confirmer officiellement que Cavalli ait touché de l'argent dans cette transaction, dans la mesure où, précise à sa décharge la même source, “à la FAF, nous n'en sommes pas encore sûrs de cela”. Mais qu'attend donc la FAF pour remettre à sa place cet homme qui ne s'en est point embarrassé du protocole pour travailler en parallèle et au noir pour des clubs de “son” pays, alors qu'il est payé par l'Algérie ? Plus qu'un simple et hasardeux dépassement de prérogatives, Cavalli s'est amusé à placer en France un Malien alors que ses devoirs devaient le conduire à favoriser la piste algérienne et à œuvrer pour la promotion du produit “made in Algeria”, dont il est le gérant de sa vitrine la plus exhaustive, l'équipe nationale. Un grave dérapage qui contraste assez vulgairement avec ce que fait l'autre Français, “Monsieur” Roger Lemerre, de l'autre côté de la frontière, en Tunisie plus précisément. Depuis sa prise de fonction en 2002, et sans s'étaler sur son apport par une Coupe d'Afrique des nations (2004) et d'une participation à la Coupe du monde 2006 pour les Aigles de Carthage, l'ex-adjoint d'Aimé Jacquet en équipe de France a “promu” une dizaine de joueurs tunisiens évoluant dans le championnat local pour les Ligues 1 et 2 françaises. Contrairement à notre Cavalli qui agit paradoxalement en cavalier seul, courant vers son seul intérêt personnel au détriment de celui de notre championnat qui perd non seulement un joueur de valeur en la personne du Malien Souleymane Keïta, mais aussi et surtout au détriment des intérêts communs du joueur et de son club, l'ESS. Keïta se voit ainsi privé d'une manne financière qui aurait pu équivaloir à quatre fois ce qu'il a touché pour s'engager en faveur de l'AC Ajaccio, et pour une moindre durée de contrat. Au lieu de cela, le milieu de terrain malien est désormais embarqué dans un vrai pétrin qui risque d'hypothéquer sérieusement son plan de carrière. L'Entente, quant à elle, se voit spoliée de son droit de regard sur la future destination de son sociétaire, non sans risquer de voir sa réputation et sa crédibilité en prendre un sérieux coup du côté de l'émirat qatari, à cause de l'égoïsme à vocation mercantile de Cavalli. Déjà que ses “antécédents” ne plaident aucunement en sa faveur ! Personne n'a, en effet, oublié l'épisode Lazhar Hadj Aïssa, au lendemain d'un déplacement réussi à Conakry, et la manière avec laquelle Jean-Michel Cavalli s'en est allé le descendre en flammes auprès de son copain Roland Courbis au détour d'une émission radiophonique suspecte sur les ondes de RMC qui a fait scandale en son temps. “Le football algérien n'a pas besoin de lui”, dixit, toute honte bue et toute méconnaissance dévoilée, l'audacieux Cavalli de celui que les “peuples” arabes, via leurs milliers de SMS, ont couronné meilleur joueur arabe de l'année. Se sentant intouchable, voire immunisé contre une quelconque réprimande “fafienne”, Cavalli n'a fait, ainsi, que donner, via son immixtion dans ce qu'il conviendrait de nommer “l'affaire Keïta”, une plus grande et plus juste dimension à son jeu insoupçonné d'arnaqueur du dimanche. Le masque est tombé. À la FAF maintenant de reconnaître son erreur. Du moins de la corriger. A. Karim