On enregistre 363 opérations de privatisation à mai 2006, ayant permis de générer une recette de 119 milliards de dinars versée au Trésor et d'effacer une dette estimée à 56 milliards de dinars. C'est plutôt davantage un bilan de l'Exécutif, truffé de chiffres, qu'un projet de programme, du moins dans sa partie économique, que le Chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a communiqué hier aux nouveaux députés de l'Assemblée populaire nationale, fraîchement élus. Un bilan qu'il aurait fallu présenter durant l'ancienne mandature. Le Chef du gouvernement estime que “l'économie nationale se renforce de plus de plus grâce aux réformes entreprises dans plusieurs domaines pour relancer la croissance”. Il souligne “les changements profonds” intervenus dans la sphère financière, insistant notamment sur la modernisation du système budgétaire. M. Abdelaziz Belkhadem note que les réformes ainsi que l'évolution positive des prix du pétrole ont comme résultats importants : la dette extérieure ne représente plus que 4% du produit intérieur brut. La croissance hors hydrocarbures est estimée à 5,3% en 2006, l'inflation est maîtrisée… Pour autant, reconnaît le Chef du gouvernement, l'économie nationale dépend dans une large mesure des ressources d'hydrocarbures. L'industrie publique algérienne n'a pas fini de régresser depuis une décennie, “d'où la décision du gouvernement d'une mise en œuvre d'une stratégie et des politiques industrielles”. Concernant l'investissement, le nouveau code des investissements semble avoir eu des effets sur les opérateurs économiques. M. Abdelaziz Belkhadem, s'appuyant sur les chiffres de l'Andi, jusqu'au mois de mai 2007, annonce 25 339 projets nouvellement déclarés à l'agence. L'investissement total est estimé à 2 481 milliards de dinars, à même de créer 463 130 postes de travail. 83% des déclarations, explique le Chef du gouvernement, ont été enregistrées durant le second semestre 2006. M. Abdelaziz Belkhadem parle de 363 opérations de privatisation réalisées à mai 2006 et 123 opérations de transfert d'entreprises ou de transfert d'activités au profit d'institutions publiques. Sur les 363 entreprises privatisées, 202 ont été reprises par des opérateurs privés algériens. 69 ont été cédées au profit des travailleurs. 92 seulement ont été rachetées par des investisseurs étrangers. Le Trésor a ainsi engrangé une recette de 119,42 milliards de dinars. Les acheteurs ont repris une dette globale estimée à 56,6 milliards de dinars. Ces opérations ont permis le maintien des postes d'emploi existant, évalués à 31 310 travailleurs. 593 hectares de terrain excédentaires ont été récupérés. En matière de partenariat, le Chef du gouvernement évoque 92 opérations. Le montant d'investissement (prise de participation) est estimé 54 milliards de dinars. Les dettes prises en charge par les investisseurs s'élèvent à 12,9 milliards de dinars. 70 opérations de privatisation concernent le secteur agroalimentaire, 55 chimies-pharmacies, 11 énergies et mines, 76 BTP, 43 services… En évoquant le secteur du commerce, M. Abdelaziz Belkhadem annonce la préparation de quatre textes de loi sur la protection du consommateur, la concurrence, la franchise, l'urbanisme commercial et sur les grandes surfaces. Le gouvernement envisage la réalisation de 50 marchés de gros de fruits et légumes, dont quatre à caractère national, ainsi que 850 marchés de détail. M. Abdelaziz Belkhadem insiste notamment sur le développement des technologies de l'information et de la communication. 50 milliards de dinars ont été alloués à ce secteur. Il s'agit, entre autres, de promouvoir l'usage de l'Internet à haut débit. L'objectif est d'atteindre un volume de 1,4 million d'abonnés à fin 2008. Faut-il mettre en œuvre une politique des prix beaucoup plus attractive ? Le Chef du gouvernement prévoit une augmentation importante d'abonnés aux téléphones fixe et mobile. Pour le fixe, M. Abdelaziz Belkhadem estime que le nombre pourrait passer de 2,9 millions actuellement à 4,1 millions en 2009. Pour le mobile, il pourrait atteindre 30,5 millions d'abonnés, contre 23,65 actuellement. Il rappelle dans la foulée les mesures prises dans le projet de loi de finances complémentaire pour booster l'opération Ousratic. Parmi les mesures proposées, que la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) adoptera certainement figure la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée de 17% à 7%, applicable aux micro-ordinateurs. Dans le même ordre d'idées, les taux d'intérêt de prêts octroyés par les banques aux particuliers dans le cadre de l'opération Ousratic seront bonifiés. Ces mesures vont certainement permettre aux foyers d'accéder au crédit pour l'achat d'un PC à des conditions plus avantageuses. Meziane Rabhi