Au cours de l'année passée, les 50 000 accidents du travail enregistrés en Algérie ont causé la mort de 757 travailleurs. Durant cette même période, 941 cas de maladies professionnelles ont été signalés pour le traitement desquelles la Caisse nationale de l'assurance sociale (Cnas) a dépensé 10,7 milliards de dinars. “Ces chiffres sont les statistiques officielles établies par la Cnas. Pour s'approcher de la vérité, il faut démultiplier ces données”, a notamment déclaré, lors de sa communication d'hier, Layadi Ouznadji, directeur général de l'Institut de formation et d'amélioration des conditions de travail (Ifact) qui prenait part au séminaire, de trois jours, sur l'encadrement juridique de la gestion des ressources humaines. À ce phénomène des accidents du travail et des pathologies professionnelles, se greffent les millions d'heures de travail perdues pour notre pays, l'absentéisme et les congés de maladies fictives. Ces conditions de travail souvent pénibles et inadaptées, qui font dans le monde plus de victimes que le sida ou les accidents de la route, sont imputables à l'absence de pouvoir du directeur des ressources humaines d'une entreprise, lequel malgré sa bonne volonté, ne peut faire aboutir les recommandations du médecin du travail, a conclu Layadi Ouznadji. “Et c'est pour cette raison que les cancers professionnels dus au stress ne sont pas encore, en Algérie, reconnus comme pathologie du travail”, a conclu le directeur de l'Ifact qui est intervenu à la suite de François Silva, professeur d'université en France. Lors de ce séminaire international, organisé par l'Association algérienne des ressources humaines avec le partenariat de la Fondation Konrad-Adenauer, François Silva a axé son intervention sur la contribution du droit social à la convergence de la fonction des ressources humaines dans l'espace euroméditerranéen. Pour le respect du droit social, dira-t-il, il faut qu'il existe des relais sociaux tels que les syndicats, l'opinion publique ou encore les associations. “Malgré un niveau disparate d'un pays à un autre, une certaine convergence des pratiques des ressources humaines semble en marche en Méditerranée”, a-t-il souligné avant de définir le droit social comme étant l'ensemble des règles applicables en matière de droit du travail tel que le droit à la sécurité sociale. Quant à Hadj Nekka, directeur du laboratoire Echange Nord-Sud en gestion des ressources humaines, il s'est intéressé à l'encadrement juridique du salaire. L'après-midi d'hier a été consacré à l'étude des relations individuelles de travail, aux relations collectives et au rôle de la Sécurité sociale dans la gestion des ressources humaines. Les séances d'aujourd'hui, dernier jour de ce séminaire, sont consacrées aux ateliers spécialisés. Plusieurs aspects liés à la gestion des ressources humaines ont été étudiés ces trois jours tels que les contrats de travail et le recrutement, le rôle de l'inspection du Travail, les normes internationales relatives à la gestion, ou encore le pouvoir réglementaire et le droit disciplinaire en entreprise. S. B.