Il est peu probable que le ministre de l'Habitat, M. Nouredine Moussa, et son prédécesseur ne soient présents au procès du séisme du 21 mai 2003 qui va reprendre aujourd'hui à la salle des actes de l'INH. Ce procès avait été reporté une première fois sur la demande des avocats de la défense qui ont exigé, pour rappel, la présence de Mohamed Nadir Hamimid et de l'actuel ministre de l'Habitat qui avait dirigé la commission d'enquête mise en place par les pouvoirs publics au lendemain de la catastrophe. Même le juge d'instruction, qui avait ordonné à deux reprises des ordonnances de non-lieu, ne sera pas présent à la salle d'audience, alors que Me Brahim avait exigé que ce juge soit là pour “expliquer les raisons de son éviction et son remplacement par un autre”. La défense s'appuie sur le contenu des rapports de ce juge de 96 pages et l'autre de 66 pages qui ont abouti à l'ordonnance de non-lieu de cette affaire. Maître Brahimi, qui avait promis en cas d'absence de ce magistrat de lire à l'audience les deux rapports, a choisi une ligne d'attaque axée sur “l'application stricte de la loi” en évitant de s'attarder sur l'aspect technique qui, selon lui, est du domaine des experts et des techniciens. La ligne d'attaque choisie par Me Brahim a surpris plus d'un puisque les regards se tournent vers le juge d'instruction et ses deux rapports aux deux ministres dont la présence avait été demandée par de nombreux avocats. Le président du tribunal M. Benabdallah Redhouane, qui avait dirigé la première fois les débats, sera appelé encore une fois à user avec beaucoup de doigté pour assurer la bonne marche de ce procès tant attendu qui a fait plus de 1 391 morts et des milliers de blessés, ainsi que des dégâts matériels estimés à plus de 5 milliards de dollars. Pour rappel, plus de 38 personnes sont inculpées d'homicide et blessures involontaires, fraude sur la qualité des matériaux et non-respect des normes régissant la construction. M. T.