Le reflux du terrorisme et de l'idéologie islamiste qui le sous-tend a favorisé malheureusement l'émergence, ces dernières années, de la grande criminalité, du banditisme et, tout dernièrement encore, des kidnappings, jusque-là étrangers à notre société. La situation sécuritaire qu'a connue notre pays dans les années quatre-vingt-dix et les soubresauts qui continuent de la marquer encore de temps à autre ont fait en sorte que nos forces de sécurité se sont focalisées sur la lutte antiterroriste. Cette lutte, au prix de grands sacrifices certes, fait figure d'expertise exportable. En effet, nombre de pays confrontés au phénomène de violence terroriste, dont les Etats-Unis, étudient aujourd'hui de près le modus operandi algérien. Le reflux du terrorisme et de l'idéologie islamiste qui le sous-tend a favorisé malheureusement l'émergence, ces dernières années, de la grande criminalité, du banditisme et, tout dernièrement, encore des kidnappings, jusque-là étrangers à notre société. C'est là une nouvelle situation qui place les forces de sécurité, en particulier la police, face à de nouveaux défis. Le ministre de l'Intérieur a reconnu hier sur les ondes de la radio que les mécanismes de prévention et de lutte contre la grande criminalité, à laquelle est confronté notre pays, ne sont plus adaptés, en tout cas pas assez appropriés pour endiguer efficacement le phénomène. D'où la nécessité d'une mise à niveau qui doit passer nécessairement par la formation d'une police d'élite spécialisée ainsi que la mise en œuvre de moyens plus adéquats, dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre la grande criminalité. Autant il s'agit d'un défi pour les forces de sécurité, autant il s'agit d'abord d'une urgence pour les autorités politiques qui doivent être animées de la même détermination que celle qui a permis de venir à bout du terrorisme. C'est de la sorte que le pays ramènera la criminalité à un niveau gérable, sachant que la tolérance zéro est une abstraction. N. S.